En ce dimanche de la mission, notre générosité, sollicitée à la quête, va nous permettre de manifester notre solidarité avec tous les missionnaires chrétiens qui œuvrent de par le monde pour faire connaître le message de l’Évangile. Ces hommes et ces femmes ont besoin de notre soutien aussi bien spirituel que matériel. Ils représentent, dans leur existence quotidienne immergée dans une autre culture que la leur, l’universalité fraternelle du salut apporté par Jésus.
L’envoi de missionnaires dans des pays proches ou lointains représente pour une Église un signe fort de sa maturité et de sa vitalité spirituelle. C’est dans ce décentrement de soi-même qu’une communauté chrétienne réalise que ce qu’elle a reçu elle ne peut le garder pour elle-seule. Le trésor que lui ont transmis les premiers évangélisateurs, elle a la responsabilité missionnaire de le transmettre à son tour à ceux et celles qui en ont besoin aujourd’hui.
Cette transmission est un acte de foi dans l’assistance que le Christ Jésus a promise à ses disciples après sa résurrection. Je ne peux que redire ici mon émotion lorsque j’ai pu constater de visu la jeunesse des prêtres et des religieuses enterrés sur les rivages du Bénin et de la Côte d’Ivoire, quelques mois souvent après leur arrivée en ces terres de mission, au siècle dernier. Nous ne pouvons interroger que sur les motivations de ces jeunes gens décédés loin de chez eux à l’âge où d’autres s’insèrent dans leur vie familiale et professionnelle dans leur pays d’origine. Une seule réponse vient alors à l’esprit : le don de soi par amour de Dieu et des autres. Ces « autres » si différents par les mœurs et la langue vers lesquels le Seigneur n’a jamais cessé d’envoyer ses disciples en leur enseignant qu’ils étaient des frères à aimer.
L’Évangile d’aujourd’hui nous fait souvenir de la véritable révolution que produit l’adhésion sincère à la personne de Jésus. Il ne s’agit de rien de moins que de mettre ses pas dans ceux de Jésus « qui n’est pas venu pour être servi, mais pour donner sa vie en rançon pour la multitude. » Si Jacques et Jean, et les dix autres apôtres, ont eu bien du mal à accueillir cet enseignement et surtout à le mettre en pratique, ne soyons pas attristés de nous sentir nous-mêmes si éloignés d’un tel appel du Seigneur. Il s’agit d’un appel incontournable, certes, mais qui nécessite de notre part, sans aucun doute, un long entraînement.
En ce dimanche de la mission, prions pour tous ceux et celles qui se donnent, jour après jour, dans le service prophétique et humble de leurs frères et sœurs en humanité.
P. DEDEGBE Anatole
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