Dernières paroles
Tout le monde connait par cœur la fable de La Fontaine « Le laboureur et ses enfants »
« Un riche laboureur sentant sa mort prochaine fit venir ses enfants, leur parla sans témoins… ».
Lorsqu’on peut les recueillir, les paroles dernières d’un proche, sur la fin de sa vie, sont en effet très importantes et sont reçues le plus souvent comme un ultime message d’amour.
Avec l’Évangile de ce dimanche nous sommes là, comme dimanche dernier, dans une situation analogue.
Les paroles de Jésus que nous rapporte l’évangéliste Jean, connu sous le nom de prière sacerdotale, se situent entre le moment de la Cène et les tragiques événements qui marqueront la fin de sa vie dont il pressent l’imminence et l’impact sur ses disciples et proches.
Il est bon que la liturgie nous les rappelle alors que nous venons de fêter le départ de Jésus à l’Ascension et que la fête de la Pentecôte approche.
« Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés » dit Jésus.
Il ne faut pas bien sûr confondre cette joie avec différentes formes de joie plus ou moins superficielles ou profondes dont nous faisons l’expérience dans notre vie terrestre : le plaisir, le confort, la joie artistique ou intellectuelle, la joie du travail bien fait ou de l’entreprise réussie et, particulièrement, dans nos relations humaines.
C’est à la racine de notre être que nous sommes habités par cette joie qui nait de notre relation au Christ et qui est le fruit de l’Esprit Saint que nous célébrerons bientôt.
Ne perdons pas de vue que c’est sa joie que Jésus nous partage. Joie de son retour auprès du Père et de son lien avec lui. Joie de la mission accomplie sur terre. Joie de savoir l’humanité et la création restaurée et entrée déjà dans la vie de Dieu.
Une joie qui déborde la vie de ce monde mais qui ne nous en écarte pas cependant mais, bien au contraire, approfondit notre présence et notre responsabilité.
« Bien aimé, ajoute encore saint Jean dans sa lettre (cf.2ème lecture), puisque Dieu nous a tant aimés, nous devons nous aussi nous aimer les uns les autres. Dieu personne ne l’a jamais vu, mais si nous nous aimons les-uns les-autres, Dieu demeure en nous et en nous son amour atteint sa perfection. »
Père Édouard Bois
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