“Voici ton roi qui vient
assis sur le petit d’une ânesse “
Aujourd’hui, Jésus entre triomphalement à Jérusalem, assis sur un ânon.
Aujourd’hui “beaucoup de gens étendent leurs manteaux sur le chemin, d’autres, des feuillages coupés dans les champs. “ Ceux qui marchent devant Jésus et ceux qui le suivent crient : “Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le Règne qui vient, celui de David, notre père. Hosanna au plus haut des cieux ! “
Mais demain, ces mêmes foules réclameront à Pilate que Barabbas, un bandit, soit libéré. Sur Jésus, elles crieront alors par deux fois : “Crucifie-le ! “.
Nous arrivons au terme d’un carême éprouvant, qui nous permet quand même cette année de nous retrouver pour cette fête des Rameaux ; et nous pouvons faire un premier bilan de ces invitations, pendant ces quarante jours, à effectuer des passages, qui vont malheureusement durer… au-delà de Pâques.
A travers les peurs et les fatigues provoquées par cette longue pandémie, les privations de nos libertés et de la maîtrise de nos projets d’avenir, les renoncements aux gestes d’affection et aux étreintes, surtout avec les grands parents ou les anciens qui vivent seuls, nous traversons une sorte de désert qui nous a peut-être permis de reprendre conscience des richesses que nous possédions avant, sans en mesurer vraiment l’importance.
Un jour – il finira bien par arriver ! – nous serons à nouveau autorisés à reprendre notre vie normale et ce sera certainement une explosion de joie et de fêtes des retrouvailles. Mais, à la différence de ces foules versatiles de Jérusalem, saurons-nous alors toujours privilégier ces choses simples de la vie mais si essentielles, toutes ces personnes invisibles à notre service que nous aurons redécouvert pendant ce long et singulier carême.
En méditant aujourd’hui la Passion de Jésus Christ dans l’évangile de St Marc, nous voyons que même l’apôtre Pierre fait la douloureuse expérience qu’il y a une distance entre son désir sincère de suivre le Christ dans la fidélité, et la réalité de ses forces en face de la première adversité. C’est toute l’ambiguïté de la fragilité humaine qui se retrouve au cœur de cette fête des Rameaux et qui est d’abord, pour nous, un appel à l’humilité.
En entrant dans cette semaine sainte qui est le chemin vers la vie nouvelle, laissons-nous entraîner par le Christ Jésus dans sa fidélité à son message d’amour et de son obéissance en face de l’adversité : “Il s’est fait obéissant jusqu’à mourir et mourir sur une croix “ (Ph 2,8, 2ème lecture).
Père Luc de Saint-Basile
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