La Transfiguration du Christ,
passage de la peur à la foi.
En nous remémorant ce que nous vivions il y a un an, juste avant le premier confinement, nous avons du mal à réaliser la légèreté avec laquelle nous menions alors nos existences : déplacements, fêtes, et sorties festives sans contraintes, vacances qui nous faisaient parfois prendre l’avion sans se poser de questions, et bien sûr aucun masque, geste barrière, dérogations ou protocole sanitaire…
Depuis lors c’est un climat d’anxiété et d’incertitude en face de l’avenir qui pèse sur notre monde : tout peut être bousculé du jour au lendemain par de nouvelles mesures sanitaires, un problème de santé, de chômage, des faillites, par la montée de la violence, ou des risques de crises internationales !
Face à ces peurs et ces inquiétudes, comment arriver à redécouvrir cette sérénité que donne la foi ?
La Transfiguration du Christ se situe, lui aussi, à un moment particulièrement anxiogène. Jésus a commencé à annoncer à ses disciples “qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. “ Une prédiction tragique qui a aussitôt été rejetée par Pierre et les autres disciples comme inimaginable.
L’évangile de ce jour poursuit : “ Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. “
Un moment de grâce et de paix offert à ces trois hommes, les plus proches de Jésus et qui seront là avec lui dans le dernier combat à Gethsémani. Une vision anticipée du Christ en gloire qui va leur permettre de le suivre dans sa montée à Jérusalem, fortifiés par ce souvenir qu’il leur est demandé de garder secret jusqu’à ce que “le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. “
Saint Paul dans l’épitre aux hébreux nous dit : “La foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas. “ (He 11,1)
Et un peu plus loin : “ Grâce à la foi, quand il fut soumis à l’épreuve, Abraham offrit Isaac en sacrifice. Et il offrait le fils unique, alors qu’il avait reçu les promesses. “ (v. 17). C’est ce que nous décrit la première lecture de ce dimanche. Et ce jour-là, la main de l’ange va heureusement arrêter le geste sacrificiel d’Abraham.
« Il n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il avec lui ne pas nous donner tout ? » C’est le cri de reconnaissance de l’apôtre Paul, dans l’épitre aux Romains, devant cette folie de l’amour infini de Dieu.
Qu’en franchissant avec Pierre, Jacques et Jean ce nouveau passage vers Pâques, nous avancions avec le souvenir transfiguré de ce don d’amour que Dieu, notre Père, nous a fait, une fois pour toutes.
Père Luc de Saint-Basile.
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