“Saisi de compassion, Jésus étendit la main et le toucha”
L’évangile de ce dimanche nous rapporte la rencontre de Jésus et d’un lépreux. Sans doute sur une route entre deux bourgades. D’après la loi donnée à Moise en effet une sorte de cordon sanitaire est établi à l’égard des lépreux pour se protéger de la terrible maladie et éviter toute contamination. Le lépreux doit vivre à l’écart et être reconnaissable. Toute pandémie induit ainsi des règles de sécurité. Celle que nous vivons aujourd’hui aussi. Mais Jésus se montre néanmoins attentif à celui dont il croise la route.
Même si nous n’avons pas les pouvoirs de guérison de Jésus c’est une longue tradition chrétienne d’être attentif aux malades qui nous entourent. Que cela soit en les visitant à l’hôpital ou à proximité de chez soi.
Dans les deux situations le témoignage de Cécile Grandjean qui a été bénévole en hôpital peut nous aider à vivre cette dimension de notre vie chrétienne.
« Le milieu hospitalier est une école pour vivre la Compassion. Ce lieu permet de rencontrer et de respecter l’autre dans son humanité. La radicalité de la maladie dénude l’âme et le cœur, centre le malade sur l’essentiel et le déstabilise. On peut vivre une relation authentique avec lui, le rejoindre en vérité.
Chez les malades beaucoup d’inquiétudes sont liées à la question du sens. Pourquoi moi ? Notre rôle est principalement d’écoute, de présence, de respect de la personne souffrante. Pas de prosélytisme, mais simplement partager avec elle sans distinction de race et de culture.
La souffrance laisse sans voix. Elle peut sidérer, faire voler en éclats nos repères. Certains traversent un chemin de détresse, une pauvreté, même une déstructuration. Devant un tel mystère, poser sur lui un « regard intérieur “ qui ne fixe ni ne juge, mais accueille, écoute, peut l’aider à garder sa dignité personnelle. Notre présence n’a de sens que si nous savons écouter la souffrance. Devant tant de détresses, la mission demande délicatesse, tact, amour, humilité, simplicité, respect. Il me semble important de demander à Jésus de passer le premier afin d’être avec Lui à l’écoute de l’Esprit Saint qui guidera gestes et paroles.
S’il est chrétien, nous pouvons aider le malade à accepter d’entrer dans un autre mode de vie, plus secret, plus mystérieux où l’offrande silencieuse de ses souffrances aura une grande valeur. L’aider à ne pas considérer sa vie comme désormais sans importance pour l’Eglise. L’aider à faire des petits actes d’Amour. C’est le mystère de la Visitation, mystère de la rencontre.
Dans cette mission, je me sens témoin de la mission d’écoute, de compassion de l’Eglise, de sa mission de révéler l’amour et la miséricorde de Dieu. »
Puisse la célébration du sacrement des malades, ce dimanche dans notre communauté paroissiale, rendre chacun attentif de bien des manières, à la suite du Christ, à ceux et celles qui traversent l’épreuve de la maladie ou de la vieillesse.
Père Édouard Bois
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