Un savoir du cœur
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Que de fois n’avons-nous pas entendu ces paroles de Jésus que nous rapporte encore l’évangile de ce dimanche.
L’essentiel est dit. Mais est-ce pour nous un savoir par cœur ou un savoir du cœur ?
Ces paroles sont si importantes que nous les retrouvons dans les trois évangiles ;
*Marc fait poser la question du premier commandement par un scribe bien disposé.
*Luc situe l’entretien dans des circonstances bien différentes et y rattache la parabole du Bon Samaritain.
*Matthieu, dans sa version, voit dans la question posée une nouvelle tentative des pharisiens pour mettre Jésus en difficulté.
La question était dans l’air du temps de Jésus à cause du nombre important d’articles de la loi. Les rabbins avaient relevé 613 préceptes à observer pour ne pas être en faute. Il y avait de quoi s’y perdre. Quel était le précepte le plus fondamental ? Y-a-t-il une hiérarchie de prescriptions ? Le livre de l’Exode insistait déjà fortement sur ce lien de la foi et de l’attention à l’autre (cf. 1ère lecture).
Le pape François fait de même aujourd’hui, à sa manière, dans son encyclique récente sur la fraternité : « Le monde, dit-il, existe pour tous, car nous tous, en tant qu’êtres humains, nous naissons sur cette terre avec la même dignité. Les différences de couleurs, de religion, de capacités, de lieu de naissance, de lieu de résidence, ne peuvent être priorisées ou utilisées pour justifier les privilèges de certains sur les droits de tous. Par conséquent, en tant que communauté, nous sommes appelés à veiller à ce que chaque personne vive dans la dignité et ait des opportunités appropriées pour son développement intégral. »
Ainsi donc chacun est invité à aimer Dieu et son prochain sans oublier que c’est le Seigneur qui nous aime le premier avec nos ratés, notre péché, nos blessures.
Il prend soin de chacun avec un infini amour.
Si notre écoute de cet évangile, se fait plus profonde alors de notre cœur surgira l’action de grâce. Comme celle de Sainte Claire qui, au moment de sa mort et dans la maladie, pouvait dire :« Merci de m’avoir créée ».
Puisse chacun pouvoir le dire aussi, en vérité, dans le secret de son cœur et dans les circonstances actuelles de sa vie et de la vie du monde.
Père Edouard Bois
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