« Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne… »
Il est facile de se reconnaître dans cette parabole des deux fils appelés à travailler à la vigne de leur père. Il y a celui qui dit “non“ mais peu après, regrettant sa réponse, y va ; et celui qui dit “oui“ mais se contente de parole et ne bouge pas. Tout parent, tout éducateur a été confronté à cette réalité : l’obéissance ne réside pas dans de pieuses paroles, elle se vérifie dans les actes.
C’est ce que Jésus veut faire réaliser aux scribes et aux pharisiens, alors que ceux-ci le harcèlent et l’interpellent sur l’autorité qu’il s’adjuge : “Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. “
Aujourd’hui, pour nous, l’autorité des paroles de Jésus ne repose pas uniquement sur la sagesse interne qu’elles renferment, mais sur le fait qu’il les a incarnés jusqu’au bout, en actes. St Paul dans son épitre aux Philippiens nous le rappelle : “Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » “
Pour les disciples du Christ qui reconnaissent en Lui le Chemin, la Vérité et la Vie il n’y a donc pas d’autres choix possibles que de se faire, à leur tour, serviteurs des pauvres et des exclus de notre société. Les membres de la Conférence Saint Vincent de Paul au sein de notre paroisse en sont le signe, eux qui célèbrent aujourd’hui leur messe de rentrée en cette journée mondiale du migrant et du réfugié.
Mais ce mouvement d’abaissement est déjà inscrit dans notre baptême. Le sens même de ce mot, “être plongé“, nous rappelle ce rite antique où le catéchumène était plongé dans la piscine baptismale, englouti dans les eaux, pour renaître à la vie nouvelle, à cette gloire de tous ceux qui se reconnaissent enfants de Dieu. C’est cette dignité qui est donnée à Rose, Eve, Suzanne et Constance qui sont baptisées ce dimanche, en souhaitant qu’elles découvrent à leur tour, tout au cours de leur vie, la joie du service.
Père Luc de Saint-Basile
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