« Il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants »
Alors que nous venons juste de fêter la Toussaint, les textes de ce dimanche continuent à parler de “résurrection“.
La première lecture, tirée du livre des Martyrs d’Israël rédigé au IIème siècle avant Jésus Christ, affirme pour la première fois de manière explicite que ceux qui meurent à cause de leur foi ressusciteront au dernier jour. Et Jésus dans l’évangile, en réponse à un cas d’école rocambolesque qui lui est soumis par des sadducéens, va parler lui-même de manière explicite de la résurrection des morts.
Mais que signifie “croire en la résurrection“ ? Est-ce uniquement imaginer un futur hypothétique qui se situerait après la mort physique, et que nous n’avons qu’à attendre avec résignation.
“Le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants : tous en effet vivent pour Lui“.
Notre Dieu est le Dieu des vivants, non pas des morts. J’ai donc à m’interroger dès aujourd’hui : suis-je un vivant ? Qu’est ce que vivre pour moi ?
Nous le savons, il y a des façons de vivre qui ne sont que des apparences de vie et d’autres au contraire qui nous construisent, et cela pour l’éternité.
La mort, en fait, arrive par là où on l’attend le moins, c’est à dire par l’intérieur de nous-mêmes. Elle commence son œuvre par de petites choses auxquelles on ne prend pas garde : ce sont des méchancetés, des masques, la peur, des petites puis des grandes infidélités à soi-même. La mort s’installe alors au-dedans de nous-mêmes, nous rongeant peu à peu le cœur et l’esprit, le corps et l’âme.
A d’autres moments, au contraire, il y a la vie, cette passion d’aimer et d’inscrire son être profond dans le monde et dans l’histoire, de risquer sa vie pour la rendre plus vraie.
Comme le dit très bien St Jean (1 Jn 3,14) : “Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. “
Vivre est un grand travail puisqu’il s’agit de construire l’homme nouveau en nous, approfondir cette relation de fils et fille Dieu qui a été scellée le jour de notre baptême, développer cet amour vrai qui nous a été révélé en Jésus Christ et qui est accueil et don.
En ce “Jour du Seigneur“, commémoration de la résurrection du Christ, choisissons résolument la vie en célébrant le Dieu des vivants.
Père Luc de Saint-Basile
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