Notre Dame de la Nativité de Bercy
Les hasards du calendrier ont placé cette année la fête de la nativité de la Vierge Marie un dimanche. C’est donc une joie de se retrouver ensemble, en ce début d’année scolaire, pour célébrer notre fête patronale.
Nous ne savons pas grand-chose de la naissance et de l’enfance de Marie puisque ni les évangiles, ni les lettres de St Paul n’en parlent. Ce ne sont que les évangiles apocryphes, notamment le Protévangile de Jacques, qui nous révèlent le nom de ses parents, Joachim et Anne. Tout ce qu’on peut dire avec certitude c’est qu’elle fut une villageoise de Nazareth, connue comme l’épouse du charpentier Joseph (Mt 13,55), dont Jésus continua le métier (Mc 6,3). Une femme pauvre (Lc 1,48) et “servante“, le seul titre qu’elle se donne par deux fois (Lc 1,38 et 48).
La petite Thérèse de Lisieux, dans une de ses dernières lettres, avoue que tous les sermons entendus sur Marie l’ont laissée jusqu’ici insensible. Juste avant de mourir, le 23 août 1897, elle écrit :
« Que j’aurais donc bien voulu être prêtre pour prêcher sur la sainte Vierge. Une seule fois m’aurait suffi pour dire tout ce que je pense à son sujet.
J’aurais d’abord fait comprendre à quel point on connait peu sa vie. Il ne faudrait pas dire des choses invraisemblables ou qu’on ne sait pas ; par exemple que, toute petite, à trois ans, la Sainte Vierge est allée au Temple s’offrir à Dieu, avec des sentiments brûlants d’amour et tout à fait extraordinaires ; tandis qu’elle y est peut-être allée tout simplement pour obéir à ses parents. […]
Pour qu’un sermon sur la Sainte Vierge me plaise et me fasse du bien, il faut que je voie sa vie réelle, pas sa vie supposée ; et je suis sûre que sa vie réelle devait être toute simple. On la montre inabordable, il faudrait la montrer imitable, faire ressortir ses vertus, dire qu’elle vivait de foi, comme nous, en donner des preuves par l’Evangile où nous lisons : “Ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.“ Et cette autre, non moins mystérieuse : “Ses parents étaient dans l’admiration de ce qu’on disait de lui.“ Cette admiration suppose un certain étonnement, ne trouvez-vous pas, ma petite Mère ? […]
C’est bien de parler de ses prérogatives, mais il ne faut pas dire que cela, et si, dans un sermon, on est obligé du commencement à la fin de s’exclamer et de faire Ah ! Ah ! on en a assez. Qui sait si quelque âme n’irait pas même jusqu’à sentir un certain éloignement pour une créature tellement supérieure et ne se dirait pas : “Si c’est cela, autant aller briller comme on pourra dans un petit coin ! “ »
Alors que nous reprenons le cours de notre vie ordinaire après cette parenthèse de l’été, que la fête de la nativité de Marie nous aide à reconnaître, avec la petite Thérèse, la puissance de Dieu qui agit à travers l’humble service quotidien.
Père Luc de Saint-Basile
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