« Dans le désert une voix crie… »
Comme chaque année au début de l’Avent, la voix de Jean Baptiste nous invite au désert.
Les fêtes de Noël riment souvent avec cadeaux et abondance de biens, et les enfants comme les adultes sont impatients d’y parvenir. La publicité d’ailleurs ne se prive pas, et tout particulièrement en cette période, de promettre tout et tout de suite.
Mais le personnage fascinant de Jean Baptiste nous convoque préalablement au désert, rejoignant ainsi l’expérience du peuple de la Bible au moment où s’est scellée la première Alliance avec son Dieu.
“ Quand Pharaon laissa partir le peuple, Dieu ne leur fit pas prendre la route du pays des Philistins, bien qu’elle fût la plus directe. Dieu s’était dit : « Il ne faudrait pas qu’à la perspective des combats, le peuple revienne sur sa décision et retourne en Egypte.» Dieu fit donc faire au peuple un détour par le désert de la mer des Roseaux “
(Ex 13, 17-18).
“ Souviens-toi de la longue marche que tu as faite pendant quarante années dans le désert ; le Seigneur ton Dieu te l’a imposée pour te faire passer par la pauvreté ; il voulait t’éprouver et savoir ce que tu as dans le cœur : allais-tu garder ses commandements, oui ou non ?“ (Deut 8,2).
Pour goûter pleinement la joie de Noël, chacun est donc invité à purifier ses attentes, à se dépouiller en effectuant un vrai travail sur lui-même, comme le disait déjà le prophète Isaïe cité par Jean Baptiste : “Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu. Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées ! Que les escarpements se changent en plaine, et les sommets en large vallée ! “
Quelle route nous faut-il déblayer aujourd’hui, quels sont les ravins à combler et les collines à abaisser ?
Pour l’un, ce sera d’accepter de se remettre en route, alors qu’il a depuis longtemps baissé les bras devant l’ampleur de la tâche à accomplir. Pour un autre, c’est de reprendre la bonne direction, alors qu’il s’est égaré dans un chemin de traverse ; pour un autre encore, c’est d’enlever les gros cailloux qui encombrent sa route pour se sentir plus libre d’avancer ; pour un autre, c’est d’abattre un mur qu’il a laissé s’édifier entre lui et tel ou tel proche.
Ainsi le temps de l’Avent est un temps de conversion active, une invitation à poser des gestes concrets qui manifestent notre attente. « Alors se révélera la gloire du Seigneur, et tout être de chair verra que la bouche du Seigneur a parlé. » (Is. 40, 5).
Père Luc de Saint Basile
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