Se présenter ou être présenté à quelqu’un cela fait partie, au plan de la vie sociale ou religieuse, de nos traditions d’insertion, en particulier pour les jeunes enfants, et selon des rites souvent anciens.
A cet égard, ce dimanche, la fête de la Présentation de Jésus au Temple fait mémoire d’une démarche traditionnelle dans la religion juive que Marie, Joseph et l’enfant Jésus, encore bien petit, ont accompli eux aussi le moment venu après la Purification. Et cette Présentation au Seigneur sera aussi pour eux l’occasion de rencontrer deux personnages familiers du Temple. Syméon un homme juste, assidu à la prière et Anne une prophétesse, déjà âgée qui y vient elle aussi.
Tous deux vivent dans l’attente du Sauveur promis dans les temps anciens par les prophètes dont Malachie.(cf. première lecture). Ils le reconnaissent dans l’enfant que porte Marie et Joseph.
C’est là pour nous une invitation à ne pas oublier que le Sauveur attendu fait partie d’un peuple, d’une culture, d’une religion que ses parents en humanité vivent et traduisent par divers rites instituants dont celui de la Présentation dont nous faisons mémoire ce dimanche. L’incarnation passe par ces rites aussi.
Les voilà donc tous à Jérusalem pour offrir après la Purification le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur ; un couple de tourterelle ou deux petites colombes nous dit-on.
Cette démarche initiatique de présentation à Dieu sera donc aussi l’occasion de faire au Temple, pour la famille de Jésus, la rencontre des deux personnages évoqués ci-dessus.
Tous deux nous ouvrent, chacun à leur manière, le chemin de la rencontre du Messie dont on attendait la venue promise.
Syméon reconnait l’identité et l’avenir si particulier de l’enfant avec qui Marie et Joseph viennent au Temple.
Anne, elle, prophétisera aussi sur lui et ses proches une lumière sombre signe avant-coureur de bien des événements jusqu’à la Croix. Autant de raisons qui font de la fête de la Présentation dans la liturgie chrétienne un rite de la lumière qui traditionnellement introduit la messe.
Cheminer avec Jésus, dans sa lumière, ce n’est pas oublier ses origines ni les nôtres. C’est se souvenir qu’il nous a aussi été présenté lors de notre baptême. Et nous à lui.
Jésus est là présent au cœur de nos vies. « Ma lumière et mon salut c’est le Seigneur » nous arrive-t-il de chanter à juste titre lors de nos prières chrétiennes.
Noël n’est pas encore bien loin. Rendons encore grâce à Dieu de la venue parmi nous du Sauveur et après la galette des rois cela mérite bien quelques crêpes selon des rites familiers que nous connaissons bien aussi.
Père Edouard Bois
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