Quelle communauté, quels croyants Jésus va-t-il trouver à sa naissance ?
A la lumière de l’Evangile, nous savons que c’est Jésus le Roi idéal attendu par Israël dont nous parle Isaïe dans la première lecture de ce dimanche (Is, 11, 1-10), et que le Royaume appelé à s’étendre à tous les hommes, c’est l’Eglise. Saint Matthieu nous fait entendre la voix prophétique de Jean-Baptiste qui annonce la venue du Messie en citant l’exhortation d’Isaïe : « Préparez le chemin du Seigneur ». (Is 40, 3). Jean est ainsi fidèle à sa vocation de précurseur qui s’efface devant le Messie ; et les prophéties s’effacent devant la vérité. C’est exactement l’atmosphère de l’Avent où le temps des préparations va céder la place à celui de la naissance.
Jean-Baptiste nous parle de « conversion » : ce terme nous dérange ; il semble exiger de nous des ruptures fortes, un « retournement » radical pour prendre une nouvelle direction. L’Avent, avec le Carême, est par excellence le temps de la conversion. En fait, il s’agit avant tout de changer de manière d’envisager les choses, d’avoir un regard neuf.
L’apostrophe vigoureuse de Jean-Baptiste s’adresse aujourd’hui à nous tous, qui sommes déjà croyants et disciples de Jésus. Chaque année, chaque jour, il est nécessaire d’entendre son message pour ne pas nous croire « déjà convertis ».
Mais ce discours est-il audible au XXIème siècle ? Nos contemporains peuvent-ils en percevoir l’urgence, la beauté et la nécessité ? Saint Jean-Paul II soulignait le problème : « L’homme d’aujourd’hui semble avoir plus de peine que jamais à reconnaître ses propres erreurs et à décider de revenir sur ses pas pour prendre le chemin après avoir rectifié sa marche ; il semble très réticent à dire : « Je me repens » ou « Je regrette ». (Réconciliation et pénitence, 1984, n°26)
Jésus vient de nouveau à Noël. Quelle communauté, quels croyants va-t-il trouver à sa naissance ? Comment puis-je préparer mon cœur à le recevoir comme il le mérite ? Ma vie est-elle centrée sur la rencontre avec celui qui m’a aimé plus que tout et qui reviendra ?
Ce chemin vers Noël est l’occasion d’une conversion toujours plus profonde.
Notre paroisse propose une « Halte de Prière et de Pardon » le samedi 10 décembre pour faire une démarche spirituelle. Profitons de ce temps privilégié pour aller à la rencontre du Christ.
En ce temps de l’Avent, laissons donc résonner les paroles de Jean-Baptiste en notre cœur pour y provoquer la conversion, afin de penser, vivre et agir différemment. Exprimons au Seigneur au moins notre désir de conversion, et c’est lui qui l’accomplira.
François LALAU
Diacre permanent
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