L’entrée dans la semaine sainte
Avec le dimanche des Rameaux commence la « semaine sainte ». Elle est appelée ainsi car elle recouvre le triduum pascal : jeudi, vendredi et samedi ; trois jours où nous faisons mémoire du dernier repas (la cène) de Jésus, de sa passion et sa mort sur la croix, de sa mise au tombeau. Le triduum pascal précède la célébration de la résurrection.
La mémoire de la Cène du Seigneur commence le jeudi à la tombée du jour. Tous les prêtres concélèbrent ce jour, en signe du moment où le Christ rassembla ses apôtres pour le repas de la première eucharistie. Dans l’Évangile de Jean, il est fait mention du lavement des pieds à la place du récit du dernier repas ; ce rite se trouve mêlé à celui rappelant l’institution de l’eucharistie pour exprimer déjà le don que fait le Seigneur de sa vie et qui se concrétise dans le sacrifice de la croix.
Normalement le jeudi saint est aussi le jour du renouvellement des promesses sacerdotales et de la bénédiction des trois huiles : huile pour les catéchumènes, huile pour les malades, huile pour les sacrements du baptême, de la confirmation et pour les ordinations. Pour ne pas surcharger ce jeudi, la messe chrismale est célébrée entre le dimanche des Rameaux et le Jeudi Saint, à Paris le mercredi en fin d’après-midi.
Le vendredi saint, nous vénérons la croix de Jésus, en écoutant les récits rappelant sa passion. Dans la célébration, une grande prière universelle trouve sa place, profondément remaniée dans l’esprit du Concile Vatican II : on y entend une prière pour le peuple de la Première Alliance et pour les Musulmans. Le chemin de croix est une pratique habituelle qui y trouve aussi sa place.
Le samedi saint honore le repos du Christ dans son tombeau. C’est le grand silence ; il n’y a de célébration que les offices de prières habituelles du bréviaire. Les prières de ce jour nous orientent vers l’action du Christ descendant aux Enfers.
Primitivement la vigile pascale commençait assez tard pour s’achever au petit matin, au moment du soleil levant, avec la messe au matin. L’habitude de prolonger la mémoire des événements de Pâques conduisit à célébrer une autre messe dans la matinée, malgré la fatigue de la nuit.
Le dimanche de Pâques ouvre l’octave pascale, consacrée à une catéchèse sur les mystères de la nuit de Pâques (baptême, chrismation, eucharistie), particulièrement pour les nouveaux baptisés mais tout autant pour l’ensemble des chrétiens.
Ce que nous vivons à Noël : nuit de Noël et messe du jour de Noël sont à l’exacte imitation de la vigile pascale et du matin de Pâques. Le mystère Pascal est au centre de notre foi et Noël nous y prépare. Par le baptême, le candidat entre dans la mort et la résurrection de Jésus Christ, reçoit l’Esprit qui l’animait et est rendu capable d’annoncer la nouvelle de la venue du Règne de Dieu.
Père Anatole Dédégbé
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