LE CARÊME, TEMPS FAVORABLE DE RENOUVEAU
Dans l’Église latine, le Carême va du Mercredi des Cendres au Jeudi Saint. “Quarante” est à l’origine de “Carême” : temps symbolique pour accueillir Dieu qui veut renouer son alliance avec nous.
Le Carême est un temps de pénitence. Mais faire pénitence n’est pas d’abord s’imposer des épreuves, se faire souffrir, amputer ses forces vives : notre Dieu aime la vie et nous veut vivants. Il s’agit moins de se retourner vers soi que de regarder vers ce Dieu qui vient à nous, frappe à notre porte, propose son amour. Faire pénitence c’est peut-être “se frapper le cœur” pour l’ouvrir à l’amour qu’on a méconnu, pour demander pardon à Dieu et le laisser entrer, pour ainsi désensabler les sources de la prière – “tu étais là, et je ne le savais pas”. C’est donc aussi laisser entrer le prochain par qui concrètement Dieu vient à nous : le jeûne et le partage prennent ici leur sens. Il ne s’agit pas des olympiades de mortification, mais de distinguer l’essentiel de l’accessoire, de faire l’expérience d’une sobriété en vue d’une distribution plus équitable des biens ; d’accueillir la promesse réalisée : “voici que je fais toutes choses nouvelles”.
C’est aussi un temps privilégié de marche pour les catéchumènes, un temps fort pour les adultes qui recevront Baptême, Confirmation et Eucharistie à Pâques. Au début du Carême ( c’était hier à Saint Sulpice), l’évêque accueille les catéchumènes et les appelle officiellement à se mettre en chemin ; des célébrations en marquent les différentes étapes. Le futur baptisé se détermine à faire le choix de Dieu que le Christ nous fait connaître. C’est ce que souligne la liturgie, et ce à quoi elle nous aide : le signe des Cendres ; le jeûne et la prière, la rencontre “au secret” avec Dieu ; la méditation de la Parole ; le sacrement de son pardon offert, l’ouverture du cœur à nos frères humains.
C’est ainsi que le Carême prépare les chrétiens à célébrer le “Triduum Pascal” (Jeudi et Vendredi Saints, Nuit de Pâques), où est célébrée notre libération. La Passion du Christ, sa descente aux enfers d’où il nous ramène tous jusqu’au dernier, sa Résurrection et son Esprit répandu sur toute chair nous disent que la mort est vaincue, que le mal n’a pas le dernier mot.
Père Anatole Dédégbé
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