Nouvelle traduction du Missel : Offertoire, Anamnèse et Agneau de Dieu
Un grand changement de ce nouveau missel concerne l’introduction à la prière sur les offrandes aussi appelée Orate fratres. Dans la version actuelle, le prêtre dit : « Prions ensemble, au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Eglise. » Ce à quoi l’assemblée répond : « Pour la gloire de Dieu et le salut du monde. » Si elle est toujours possible dans le nouveau missel, cette formule est reléguée au second plan. Le président de célébration privilégiera : « Priez, frères et sœurs, que mon sacrifice et le vôtre soit agréable à Dieu le Père tout-puissant. » Et l’assemblée répond : « Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute l’Eglise. » Ce qui nous apparaît ainsi comme une nouvelle version est en réalité antique et actuellement en usage partout dans l’Église. Elle souligne que l’offrande du sacrifice du Christ est en même temps celle du peuple de Dieu (sacerdoce baptismal) et celle du prêtre (sacerdoce de service, dit « ministériel »). Le prêtre invite les fidèles à exercer leur rôle sacerdotal par la prière du cœur pendant la messe. L’assemblée consent à ce que ce soit par les mains du prêtre que ce sacrifice (le sien) soit offert. La coopération de tous les baptisés dans l’offrande sacrificielle de l’eucharistie est donc mise en valeur. Ce texte nous rappelle le cœur de la messe : nous présentons au Père l’offrande qu’est son Fils incarné, crucifié, ressuscité, entré dans la gloire, ce sacrifice puissant qui ouvre le Ciel.
Pour l’Anamnèse, trois acclamations au choix ; 1- Il est grand, le mystère de la foi : Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ; 2- Acclamons le mystère de la foi : Quand nous mangeons ce pain et buvons à cette coupe, nous annonçons ta mort, Seigneur ressuscité, et nous attendons que tu viennes ; 3- Qu’il soit loué, le mystère de la foi : Sauveur du monde, sauve-nous ! Par ta croix et ta résurrection, tu nous as libérés.
Les introductions par le prêtre varient. Si on voulait garder en français le texte latin exact, il faudrait dire simplement, comme un cri : « mystère de la foi ! » Les introductions ajoutées en français (« il est grand », « acclamons », « qu’il soit loué ») appellent à la louange. La nouvelle traduction des réponses des fidèles est plus proche du texte latin. C’est surtout le « nous proclamons » à la place du « célébrons » qui présente une précision du sens ; il s’agit ici non de fêter seulement, mais de confesser sa foi, de l’affirmer, au moment où le Christ est au milieu de nous et que nous participons à cette réalité qui nous dépasse et qui échappe à nos sens. La foi seule nous enseigne, et non l’expérience immédiate (désolé) ! Si nous célébrons en effet ce Dieu merveilleux, il est capital de réaffirmer toujours que c’est par la foi que nous le connaissons, et dans cette foi que nous comptons persévérer !
L’Agneau de Dieu : Agneau de Dieu, qui enlève les péchés du monde, … Dans l’Agnus Dei, on retrouve, comme dans le Gloria, le pluriel pour les péchés (voir l’article sur le Gloria). Une fois encore, cela nous invite à adorer celui qui a voulu se faire lui-même le sacrifice d’expiation pour les péchés de tous les hommes, les nôtres et ceux du monde entier. Les péchés ont été plus forts que nous, mais l’Agneau est plus fort que les péchés !
Père Anatole Dédégbé
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