On n’est pas chrétien tout seul
Alors que s’achève la semaine de prière pour l’unité des chrétiens la liturgie de ce dimanche nous propose, en deuxième lecture, un passage de la première lettre de Saint Paul aux Corinthiens où son auteur, prenant la comparaison du corps humain, invite les chrétiens de Corinthe à être attentifs à la manière dont ils vivent leur unité.
« Frères, dit-il, prenons une comparaison : le corps ne fait qu’un, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ…Nous avons été baptisés pour former un seul corps. »
Ceci concerne bien sûr la recherche de l’unité entre les diverses confessions chrétiennes, mais pas uniquement. Cela concerne aussi la vie et le témoignage de l’Eglise catholique dans sa diversité. Ce n’est pas pour rien que le pape François invite les chrétiens à une démarche synodale pour réfléchir à l’avenir de l’Église et particulièrement aux liens entre tous et la place de chacun. « Vous êtes le corps du Christ et chacun pour sa part est membre de ce corps ». dit encore saint Paul. Le pape François nous invite à vérifier cela en dénonçant le cléricalisme de certains et les abus de toutes sortes auxquels nous avons été sensibilisés.
Il ne s’agit pas pour chacun de tout faire ou d’être partout. Chacun, pour être à sa place, a un travail de discernement à faire en fonction de sa situation humaine et de ses talents. « Tout le monde évidemment n’est pas apôtre, tout le monde n’est pas prophète, ni chargé d’enseigner ; tout le monde n’a pas à faire des miracles, à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter. » dit saint Paul
C’est dans l’aveu de ses faiblesses et dans cette complémentarité fraternelle que l’Église sera à la hauteur de sa mission.
Retenons ces paroles du père de Lubac dans son livre « Méditation sur l’Église » :
« Envers cette Mère, que nous ne devrions qu’aimer, que de tentations nous assaillent ! il en est de violentes, mais claires. Il en est d’obscures, plus insidieuses. Il en est de toujours, il en est de plus particulières à notre temps. Elles sont trop diverses, voire opposées entre elles, pour qu’aucun de nous se puisse jamais croire à l’abri de leur menace. »
À chacun, par sa présence active et rayonnante, de contribuer à donner à l’Église son vrai visage et à servir son unité. On n’est pas chrétien tout seul.
Père Edouard BOIS
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