Elle a tout donné
Les textes de ce dimanche nous parlent du don généreux de ceux qui n’ont pas grand-chose. Le geste d’une païenne et une fille d’Israël, deux pauvres femmes, est mis en exergue. Elles ont donné tout ce qu’elles avaient pour vivre. Voilà deux magnifiques témoignages en un jour comme dimanche, consacré à celui qui a donné sa propre vie pour notre salut.
La première lecture nous parle de la veuve païenne. Elle n’a rien à manger et son enfant va mourir. Et quand le prophète lui demande “un petit morceau de pain”, l’épreuve est rude. Son petit pain ne sera pas pour son enfant, elle le donne au prophète.
L’Évangile nous présente aussi une veuve pauvre mais particulièrement généreuse. Cela se passe sur le parvis du temple de Jérusalem. Jésus s’est assis en face de la salle du trésor et il observe les gens qui déposent leurs offrandes. Il voit des riches qui donnent beaucoup, et c’est très bien. Mais voilà qu’arrive une veuve très pauvre. Elle n’a rien mais elle donne tout. Elle se moque de ce que pèsent ses deux petites pièces. Le plus important est ailleurs : elle aime Dieu ; elle aime le temple où il vit depuis des siècles ; elle respecte les prêtres et les scribes qui parlent de lui. C’est tout son cœur, tout son amour qu’elle met dans le tronc. Alors Jésus affirme qu’elle a donné plus que tous les autres. Son amour pour Dieu pèse bien plus que tout l’or du monde.
En écoutant ces deux récits, comment ne pas penser à cette autre veuve, Marie debout au pied de la croix de son fils ! L’admiration de Jésus pour ces femmes vient de ce qu’il est justement celui qui livre sa vie. Il a été dépouillé de ses vêtements. Il vient de donner sa mère à son disciple et, à travers lui, à chacun de nous. “Lui qui était de condition divine, n’a pas jugé bon d’être traité à l’égal de Dieu. Mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur”. (Philippiens 2, 6-7)
Pour bien comprendre toute la portée de l’Evangile de ce dimanche, nous nous tournons vers la croix du Christ. Nous comprenons alors qu’il a tout donné jusqu’au bout. Et il continue à se donner pour chacun de nous. La lettre aux Hébreux nous rappelle que la Passion du Christ a changé l’histoire. En lui, tous les hommes sont sauvés. Cet évangile nous appelle donc à apprendre à vivre sous le regard de Dieu et non celui des hommes. Il nous provoque surtout à réviser le critère de notre générosité : Ce qui prime ce n’est pas la quantité de ce que nous donnons mais le dépouillement effectif de ce à quoi nous tenons le plus. En donnant, on a parfois l’impression de perdre, de se perdre. Or, donner c’est gagner mieux en retour.
Restons unis aux autres et au Seigneur et demandons à Dieu le don d’un cœur pauvre, mais riche d’une générosité joyeuse et gratuite.
Père Anatole Dédégbé.
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