« Le premier jour de la fête des pains sans levain
où on immolait l’agneau pascal… »
C’est la « Fête Dieu », que l’on nomme depuis le concile Vatican II la « Fête du Corps et du Sang du Christ ». Les anciens se souviennent peut-être de ces belles processions dans les rues pavoisées, avec le Saint Sacrement sous un dais, en tête de cortège.
Fêter le Corps et le Sang du Christ juste après celle du Dieu Trinité nous rappelle que l’eucharistie est bien le centre de la vie chrétienne, le lieu par excellence de la rencontre du Dieu des chrétiens.
On parlait autrefois du “sacrifice de la messe“, une expression que l’on a du mal à comprendre aujourd’hui. Il est vrai que le mot “sacrifice“ qui signifie “offrande“ s’est teinté au XIXème siècle d’une connotation doloriste qui n’est absolument pas biblique. En effet, dans l’Ancien Testament, les sacrifices d’animaux étaient l’offrande que l’on faisait à Dieu pour obtenir ses bienfaits, comme ces taureaux immolés par Moïse dans la première lecture de ce jour, mais en aucun cas il n’était question de la souffrance des animaux, comme si elle avait une quelconque valeur aux yeux de Dieu.
Dans le “sacrifice de la messe“, c’est Dieu lui-même qui s’offre tout entier à l’homme en son Fils Jésus, ce dernier offrant en retour sa vie en sacrifice, par amour pour tous les hommes : “le Christ, poussé par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu comme une victime sans défaut. (cf épitre aux Hébreux – 2ème lecture).
Cela se passe donc entre Dieu et Dieu, entre le Père et le Fils ; et c’est l’Esprit Saint qui nous invite à entrer à notre tour dans cette communion d’amour trinitaire, pour faire de notre vie “une éternelle offrande à la gloire de Dieu le Père. “
Ainsi, si nous acceptons de nous laisser entrainer dans ce mouvement d’offrande que nous célébrons, notre vie est transformée, et nous ne ressortons pas de la messe comme nous y sommes entrés.
Souhaitons à tous ces enfants qui font leur première communion ce dimanche de découvrir petit à petit ce qui se déploie dans le “sacrifice de la messe“, et qu’ils gardent en eux ce désir de rester fidèles à ces rendez-vous avec le Christ qui nous invite à faire de toute notre vie une “eucharistie“.
Père Luc de Saint-Basile
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