Où demeures-tu ?
« Où demeurez-vous ? ». « Où habites-tu ? » Il nous arrive de poser la question à une personne que nous rencontrons. Mais la question au-delà de la localisation invite l’interlocuteur à se présenter plus avant.
Cette question « où demeures-tu ? » a été la première que pose les futurs apôtres à Jésus. « Venez et voyez » avait-il répondu.
« Ou demeures-tu ? » C’est peut-être aussi la question que, comme croyant, ou futur croyant, nous avons posé, en notre for intérieur, un jour ou l’autre, à Jésus. Chacun garde la mémoire spirituelle de l’histoire de sa relation avec le Seigneur. Une relation qui évolue, s’approfondit, est remise en question selon l’étape de la vie où l’on se trouve ou les événements qui surviennent.
« Où demeures-tu ?» La question reste toujours actuelle.
Ce verbe « demeurer » nous le retrouvons dans l’Évangile de ce dimanche qui à travers l’image de la vigne qui, après, celle dimanche dernier du Bon Pasteur, développe les liens que nous tissons dans la foi avec Jésus et son Père.
« Demeurez en moi comme moi en vous ».
L’image de la vigne, est en effet une image majeure pour exprimer la relation que les humains cherchent à nouer avec Jésus et son Père et que Jésus et son Père souhaitent nouer avec chacun de nous.
Dans l’Évangile de Saint Jean dit un spécialiste, le père D.Mollat , « Demeurer » exprime un aspect capital de la réponse de l’homme à la démarche de l’amour de Dieu en Jésus-Christ. L’homme doit non seulement reconnaître, aimer, accueillir, voir, entendre, croire, connaître, aimer mais aussi « demeurer ». Ce verbe fait partie du vocabulaire caractéristique de la théologie et de la spiritualité johanniques. »
C’est à chacun de découvrir où Jésus demeure. Mais plus encore, selon Saint Jean, Jésus souhaite demeurer en chacun de nous. « Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » dit Jésus. Le disciple demeure en Jésus et Jésus en lui. Comme Jésus demeure dans le Père et le Père en lui.
L’image de la vigne qui est présente dans de nombreuses civilisations et chez les prophètes, dans le judaïsme, symbolise la démarche multilatérale de l’invitation à « demeurer » qui est au cœur de l’enseignement de Jésus.
« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruits ».
Père Édouard Bois
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