Aussitôt l’Esprit le pousse au désert…
Nous voici entrés en carême et invités dès le premier dimanche à suivre Jésus au désert.
St Marc situe cet épisode juste après le baptême de Jésus, avec ce mot “aussitôt“ qui semble souligner encore plus fortement le lien entre le baptême et la tentation. Comme si le baptême induisait naturellement ce combat avec nous même qui est une lutte permanente contre les tentations. (cf livret de carême)
Nous savons aussi que ces 40 jours au désert, qui inaugurent le ministère public de Jésus, est lourd de signification pour celui ou celle qui est bercé par la Bible : il renvoie aux 40 années qu’il a fallu aux hébreux pour traverser le désert, avant d’arriver en Terre promise.
Mais la première lecture nous rappelle aussi que, pendant quarante jours et quarante nuits, l’eau du déluge a submergé la terre. Et c’est l’Alliance avec Noé, après la chute d’Adam, qui marque le début d’une nouvelle création, alors que le mal semblait vouloir tout dominer. Ainsi l’arc en ciel dans la nuée rappelle cette Alliance entre Dieu et l’humanité qui a été tissée de toute éternité et qui est à l’épreuve du temps : quoique fasse l’homme, il n’y aura plus jamais de déluge, de nouveaux recommencements.
Cette description de Jésus, vivant pendant 40 jours au désert, au milieu des bêtes sauvages et servi par les anges, nous laisse percevoir qu’il inaugure une Alliance nouvelle, des temps nouveaux : “Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. “
Mais le désert, diamétralement opposé au jardin d’Eden, signifie bien l’enjeu de ce temps qui n’est pas un recommencement, comme pour Noé après le déluge, mais un salut apporté au cœur d’un monde marqué par la mort, la sécheresse et le péché.
Et, comme pour Jésus, c’est par le baptême que nous entrons dans ce combat contre les tentations, ainsi que nous le rappelle l’épitre de St Pierre : “Ceux-ci, jadis, avaient refusé d’obéir, au temps où se prolongeait la patience de Dieu, quand Noé construisit l’arche, dans laquelle un petit nombre, en tout huit personnes, furent sauvées à travers l’eau. C’était une figure du baptême qui vous sauve maintenant : le baptême ne purifie pas de souillures extérieures, mais il est l’engagement envers Dieu d’une conscience droite et il sauve par la résurrection de Jésus Christ, lui qui est à la droite de Dieu…“
C’est notre baptême qu’il va falloir revivifier au désert pendant ces 40 jours du carême, les yeux fixés vers ce monde réconcilié qui est l’espérance de notre foi, et avec cet appel à la conversion qui nous fait renoncer au mal et choisir de manière renouvelée de mettre le Christ au centre de nos vies.
Que nous puissions le faire avec cet élan des catéchumènes, appelés ce samedi par notre archevêque, et qui seront baptisés dans ce temps de Pâques.
Père Luc de Saint-Basile
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