« Tu es mon Fils bien-aimé »
Nous venons de célébrer la naissance dans notre humanité de Jésus de Nazareth. Et chacune des annonces de l’Ange à Marie, ou à Joseph, ont été ponctuées par cette invitation : « Tu lui donneras le nom de Jésus ».
Aujourd’hui, dans les eaux du Jourdain, ce même Jésus reçoit la révélation d’une nouvelle identité qui lui est donné : « Tu es mon Fils bien-aimé« .
Désormais il faudra que se réalise sa mission en accomplissant ensemble ces deux filiations : « Jésus de Nazareth, fils de Joseph et de Marie » et « Fils bien-aimé du Père« .
St Marc est le seul à raconter qu’il n’y a que Jésus qui voit et entend cette manifestation de Dieu. Pourtant, Jean Baptiste a le pressentiment que son baptême n’est que le prélude à un autre baptême : “Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
Ainsi ce baptême dans l’eau qui ne ponctuait qu’un appel à la conversion, va devenir avec le Christ un baptême dans l’Esprit Saint, c’est-à-dire une plongée dans la mort avec Lui pour renaître avec Lui d’une vie nouvelle. Comme le dit l’épitre de St Jean dans la deuxième lecture : “C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avec le sang. Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité. “
De par notre baptême, nous sommes nous aussi nés d’eau et d’Esprit, et nous portons aussi ce double nom : celui donné par nos parents à notre naissance et celui donné par notre Père qui est aux cieux, « Fils bien-aimé« . Même si nous sommes déjà potentiellement enfants de Dieu dès le premier instant de notre vie, dans le rite du baptême chrétien Dieu nous redit la même parole que celle adressée à Jésus sur les bords du Jourdain. Ce que nous croyons que Jésus est par nature, nous le sommes réellement par grâce.
En célébrant le baptême de Jésus, reconnaissons en même temps notre éminente dignité, comme aussi celle de toute personne humaine. La Parole de Dieu vient nous dire qu’il y a en nous comme une trace divine parce que nous sommes réellement des fils et des filles de Dieu. C’est cette trace qui nous fait reconnaître que toute personne humaine est capable de Dieu, ayant en elle comme un gène divin qui l’apparente à l’éternité de Dieu.
Comment ne pas changer notre regard sur tous ces frères et sœurs à travers le monde que Dieu nous donne à aimer, et comment ne pas travailler de toutes nos forces à construire une véritable fraternité humaine, comme nous y invite notre pape François dans son encyclique “Fratelli tutti “ ? Que cela soit au cœur de notre prière en ce jour, en communion avec Jésus, le Fils bien-aimé.
Père Luc de Saint-Basile
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