Rendre à qui et pourquoi ?
L’être humain est un être de relation et le verbe « rendre » est l’un des plus riche de sens qui soit : rendre c’est donner en retour, rendre des coups ou la pareille, restituer, s’acquitter d’une obligation, d’un devoir. On parle aussi de rendre service, rendre les armes, se livrer, rendre le bien pour le mal, être reconnaissant, rendre la place, rendre compte, rendre l’âme, produire un effet, aller quelque part. etc.
Dans l’évangile de ce jour Jésus emploie ce verbe pour répondre aux pharisiens qui étaient venus lui tendre un piège sur la question de savoir à qui payer l’impôt et dont la réponse faisait de lui un opposant ou un collaborateur dans un pays sous occupation romaine.
La réplique de Jésus, à l’aide d’une pièce de monnaie de l’occupant, est très habile et a suscité bien des commentaires sur les rapports entre la religion et l’Etat. Sans doute n’est-ce pas là le propos direct de Jésus.
« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » leur dit-il
Rendre à Dieu. Oui mais quelle image avons-nous de lui ? Un horloger, un ingénieur, ou une personne qui nous aime. Cela change tout. Rendre ici serait-il à lier à reconnaissance comme on rend à des parents l’amour qu’ils nous portent ?
Et rendre à César c’est-à-dire au pouvoir civil ? Que donnons-nous en retour de ce que la société nous donne pour vivre ? Ou oublie de le faire…
Tout est à Dieu bien sûr. Pour autant Jésus renvoie les humains à gérer leur être ensemble de manière autonome et autant que faire de manière pacifique.
Le pape François le rappelle avec insistance dans sa dernière encyclique sur la fraternité.
Demandez-vous, nous dit-il, comme individus ou collectivités, ce que vous avez à rendre à Dieu et aux peuples avec qui vous partagez cette planète et avec les pauvres dont vous retenez ce qui leur revient.
Rendre, Jésus, lui, le vit de manière unique en partageant notre vie pour la rendre plus humaine et unie à son Père.
Finalement rendre à Dieu n’est-ce pas rendre grâce ?
Saint Paul dans le passage de l’épître aux Thessaloniciens de ce dimanche nous y invite : A tout instant nous rendons grâce à Dieu à cause de vous tous en faisant mention de vous dans nos prières. Sans cesse nous nous souvenons que votre foi est active, que votre charité se donne de la peine, que votre espérance tient bon en notre Seigneur Jésus Christ, en présence de Dieu notre Père.
Père Edouard Bois
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