Dieu embauche !
Jésus souvent dans les paraboles force le trait. En partant d’un fait de la vie ordinaire de son temps il invite chacun, par un propos excessif, à se poser des questions, à se remettre en cause, à voir la vie et la foi autrement.
C’est le cas dans la parabole des ouvriers de la dernière heure qui nous est proposée ce dimanche où des ouvriers embauchés pour travailler à la vigne en fin de journée sont payés autant que ceux qui ont peiné depuis le début du jour.
Le propos est pédagogique pour nous faire entrer dans l’esprit du Royaume de Dieu.
Dans la première lecture Dieu fait dire à Isaïe : « Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus des vôtres et mes pensées, au-dessus de vos pensées. »
L’enseignement de cette parabole n’enlève pour autant rien à la justice qui doit régler nos relations humaines et particulièrement dans le travail. Beaucoup y veillent de nos jours y compris l’Eglise dont la doctrine sociale est très élaborée.
Mais observant l’embauche, par un patron, d’ouvriers désœuvrés Jésus nous entraîne ailleurs. C’est-à-dire au cœur même de Dieu.
Il y a en Dieu, tel que Jésus en a l’expérience, un excès de gratuité, de liberté, de bonté, d’amour. Dieu ne compte pas, ne calcule pas.
Les relations que le Dieu et Père de Jésus Christ veut tisser avec nous ne sont pas de l’ordre de la relation marchande, du donnant donnant ou même de la simple justice humaine.
Et ce n’est pas pour rien si Jésus rencontre surtout ceux qui ne peuvent pas rendre en retour : les enfants, les malades, les pécheurs, les soldats.
Dieu brouille les cartes de notre bonne conscience relationnelle. Les convertis de la dernière heure seront accueillis aussi bien sinon mieux que les chrétiens de toujours. Et ceux-ci sont invités à s’en réjouir aussi. Le baptême n’est pas un passe-droit. Il nous invite à inscrire nos vies, sans négliger la justice, dans une certaine forme de gratuité qui a saveur de divin.
Père Edouard Bois
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