Dans l’ombre ou au grand jour ?
« Ce que je vous ai dit dans l’ombre, dites-le au grand jour. »
« Ce que vous entendez dans le creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. »
Ces paroles de Jésus, dans l’évangile de ce dimanche, nous disent l’importance de l’écoute et du partage dans toute vie chrétienne.
Il faut que le message du Christ pénètre en nous, touche notre moi profond pour qu’il puisse ensuite apparaître au grand jour, qu’il n’entre pas par une oreille pour sortir par l’autre.
La dispersion de l’été n’est pas loin. Ce moment peut être favorable pour vérifier comment, chacun, nous avons, au long de cette année si particulière, vécu cette double dimension de la foi : l’écoute et le partage.
La dimension d’intériorité, d’écoute, d’abord : quelle place a eu dans ma vie l’écoute de la Parole de Dieu, la prière, l’accueil des sacrements, les propositions paroissiales ?
La dimension de visibilité de notre foi : en famille, dans notre environnement et notre travail, en paroisse. Comment ai-je été attentif aux préoccupations des autres, et comment ont-ils pu pressentir la source de ma présence, de mon écoute, de ma parole, de mon attention aux événements qui ont marqué leur vie au plan humain ou religieux.
Le pape François, à ce sujet, a écrit de belles paroles :
« Être disciple, dit-il, c’est avoir la disposition permanente de porter aux autres l’amour de Jésus, de partager l’amour du Christ. Ceci se manifeste spontanément en tout lieu : sur la route, sur les places, au travail, en chemin. Là où l’autre personne peut exprimer, partager ses joies, ses espérances, ses préoccupations et beaucoup de choses qu’elle porte sur son cœur. Là où je peux, raconter ma rencontre de l’amour personnel de Dieu qui s’est fait homme, s’est livré pour nous. »
Oui, la vie divine est, pour les chrétiens, bien autre chose qu’un morceau de ciel tombé sur terre. Elle passe par les hommes, par leurs soifs, leurs tâtonnements, leurs erreurs, leurs projets, leur recherche d’un hypothétique sens à leur vie.
Voilà le lieu où Jésus nous demande de nous déclarer, de partager son amitié avec les autres, de demeurer,
J’aime cette parole d’un jésuite, le père Etienne Grieu : « Lorsque je prends, dit-il, au sérieux la vie de mon quartier, de ma ville, de mon entreprise je peux y déceler un rendez-vous avec celui qui cherche à se frayer un passage dans le cœur des hommes. »
La paroisse, malgré des circonstances bien spéciales cette année, par diverses propositions a, je l’espère, aidé chacun à vivre cette double dimension de sa foi.
« Ce que je vous ai dit dans l’ombre dites-le au grand jour.
Ce que vous entendez dans le creux de l’oreille proclamez-le sur les toits. »
Père Édouard Bois
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