Du puits à la source intérieure
Sur notre route du carême, la rencontre de Jésus avec la samaritaine autour du puits de Jacob ; une des plus belles pages de l’évangile de St Jean que nous avons la chance de pouvoir contempler dans le bas-côté droit de notre église grâce au tableau de Jacques Stella.
Une rencontre qui se déroule sous le régime des malentendus. Il est question de deux eaux différentes, de deux manières d’adorer, de deux nourritures… D’où un dialogue plein de quiproquos où aucun des protagonistes ne semble être sur la même longueur d’onde que l’autre.
Malgré tout ce qui les sépare, Jésus est le premier à ouvrir le dialogue en demandant simplement à cette femme de lui donner à boire ; puis progressivement, il va tenter de l’emmener plus loin que sa soif d’eau… Il veut réveiller en elle un désir plus profond que la satisfaction de ses besoins et plaisirs immédiats.
« Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : « Donne-moi à boire », c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. »
En attisant sa curiosité, Il va creuser en elle le désir d’une soif plus intense en lui révélant qu’elle a en elle « une source jaillissante pour la vie éternelle » !
Ainsi cette samaritaine, qui a cherché toute sa vie à combler sa soif d’amour en ayant successivement cinq maris, va progressivement découvrir ce don de Dieu de se savoir aimé comme elle est, en vérité.
Et nous, de quoi avons-nous réellement soif aujourd’hui ?
Non pas de ces petites soifs superficielles que l’on peut apaiser avec une boisson sucrée et qui ne fera qu’anesthésier pour un temps nos sensations.
Mais bien de ces soifs intérieures, qui ne peuvent pas même être comblées par un amour humain, et que l’on ne reconnait qu’à travers ses effets : certains moments de lumière, une énergie soudaine, un sentiment de paix, une capacité à pardonner, une espérance retrouvée.
Des petits signes de l’Esprit de Dieu à l’œuvre, de sa présence aimante, qu’il convient de reconnaître pour les savourer et en rendre grâce quand elles jaillissent en nous.
L’expérience d’une présence qui éclaire et fait vivre, et qui nous pousse à aller la partager à d’autres : “Venez-voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? “ Une source jaillissante en vie éternelle qui rejaillit sur d’autres.
C’est avec ceux qui avancent ce dimanche vers la vie nouvelle donnée par l’eau du baptême que nous sommes tous invités à cheminer vers Pâques en retrouvant cette source vivifiante née de la rencontre avec le Christ vivant qui, seul, peut combler nos soifs.
Père Luc de Saint-Basile
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