“Moi j’ai vu, et je rends témoignage…“
Après avoir fêté dimanche dernier le baptême du Christ dans le Jourdain, nous sommes entrés dans le temps liturgique qu’on appelle “ordinaire“.
Pourtant, nous retrouvons à nouveau aujourd’hui le récit du baptême du Christ, mais tiré cette fois-ci de l’évangile de St Jean. A la différence des autres évangélistes, St Jean ne nous décrit pas directement la scène du baptême dans le Jourdain, mais nous la fait raconter par Jean Baptiste, après coup. La révélation est présentée au second degré, c’est à dire telle qu’elle a été intériorisée par le témoin : “Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. “
Beaucoup ont besoin de voir pour croire. Jean Baptiste, lui, voit parce qu’il croit. Et en voyant Jésus venir à lui il le désigne avec cette expression complexe que le célébrant reprend à chaque messe en élevant l’hostie : “ Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde“.
Jean voit déjà en Jésus cette figure messianique du serviteur souffrant, annoncée par le prophète Isaïe, qui prend sur lui la condition pécheresse du monde : “Comme un agneau traîné à l’abattoir, comme une brebis devant ceux qui la tondent…“ (Isaïe 53,7).
En disant cela, Jean Baptiste récapitule en une phrase toute l’expérience et l’attente du Peuple d’Israël. En désignant Jésus comme l’Agneau de Dieu, il proclame que toutes les prophéties de l’Ancien Testament vont se réaliser en Lui. La grande espérance d’Israël n’est plus une simple promesse, elle devient, désormais, une réalité.
Ayant ainsi témoigné, Jean Baptiste va s’effacer en laissant ses disciples suivre Celui qu’il vient de révéler : “L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. “
Que nous puissions, à l’exemple de Jean Baptiste, être de ces témoins qui révèlent la présence de Jésus Christ à notre monde tout en sachant s’effacer devant Lui.
Père Luc de Saint-Basile
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