Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger
pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu !
Il y a un lien évident, ce dimanche, entre la première lecture et l’évangile. Dans les deux récits, il s’agit de lépreux qui sont guéris ; dans les deux cas, les personnages importants sont des étrangers : Naaman, un syrien et, dans l’Evangile, un Samaritain ; et tous les deux vont revenir pour dire merci.
Or si tous ont été guéris, et si le général syrien Naaman ira même jusqu’à reconnaître qu’“il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël “, un seul des dix lépreux s’entendra dire de la bouche de Jésus : “Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. “
Il y a donc une différence entre la guérison de ces lépreux et le salut que Jésus est venu apporter.
Pourtant tous on fait confiance à la Parole qui leur avait été dite, celle du prophète Elisée pour Naaman, celle de Jésus pour les dix lépreux, car ils n’ont pas été guéri immédiatement mais en se baignant dans le Jourdain pour le premier, ou sur le chemin pour aller se montrer aux grands prêtres, dans l’évangile.
Ce n’est en fait qu’après leurs guérisons que tout se joue. Le lépreux samaritain ne va pas seulement se réjouir d’avoir retrouvé la santé et d’être ainsi réintégré dans la communauté, mais il va reconnaître dans ce signe l’action de Dieu qui s’accomplit par la Parole de Jésus.
Le désir de Dieu est notre bonheur ; pourtant ce bonheur ne se trouve pas uniquement dans le fait d’être en bonne santé, mais dans la communion, le face à face avec Dieu. C’est ce qu’illustre magnifiquement la parole de St Irénée : “La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant et la gloire de l’homme, c’est la vision de Dieu“.
Ce lépreux a compris que son salut va bien au-delà de sa guérison, contrairement aux autres lépreux guéris ; en retournant vers Jésus, et en rendant gloire à Dieu, il reconnait en Lui son vrai bonheur.
Ces guérisons sont aussi pour nous une invitation à apprendre à discerner les signes de Dieu dans nos vies, non pas forcément des signes extraordinaires, mais la reconnaissance que Dieu est là dans tel événement, heureux ou malheureux, dans telle rencontre qui nous apporte une certaine paix intérieure, un certain courage et un désir d’avancer.
Une reconnaissance de cette présence de Dieu qui devrait faire jaillir en nous l’action de grâce, la louange.
Alors nous entendrons avec le lépreux : “ Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. “
Père Luc de Saint-Basile
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