Ils sont arrivés !
C’est l’Epiphanie. Les enfants ont eu plaisir à avancer peu à peu les trois rois mages jusqu’à la crèche.
Mais, s’ils ne sont pas une légende pour nous distraire dans un monde brutal et à la rationalité desséchante, qui sont-ils alors ?
Matthieu, leur chroniqueur, est peu prolixe à leur sujet.
Il nous laisse sur notre faim quant à leur origine, leur statut social, leur âge, leurs activités. Et d’ailleurs sont-ils rois? On s’interroge.
Ils portent aussi la patine de deux mille ans d’histoire dans le domaine de la littérature, de la peinture, de la musique ou du cinéma.
Qu’ont-ils donc dans le cœur pour se mettre en route ainsi, se lancer dans cette folle et périlleuse aventure ?
Pourquoi aller vers cette autre vénérable tradition religieuse qui depuis Abraham porte la Promesse ?
Leur cheminement n’est-il pas l’archétype, l’image de toute vie humaine ?
Ils portent les questions que nous portons : pourquoi la vie ? avec qui ? vers où ?
Ils portent les questions de ceux et celles clouées sur un lit d’hôpital, ou dans la tristesse d’un deuil, ou jetés sur les routes de l’exil ou de l’exclusion ou dans les décombres de la guerre ou de récentes catastrophes.
La recherche des mages les conduit au pied d’un enfant nouveau-né.
Jésus est son nom. Devant lui la caravane des siècles touche à son but.
Dans le sourire de cet enfant, c’est Dieu lui-même qui se livre, qui se laisse approcher et qui s’approche au plus près des humains.
Oui la vie est chemin, la vie est rencontre, la vie est accueil, la vie est reconnaissance fragile mais au-delà de toute mesure. Tout enfant en est le rappel.
Dès maintenant la vie, la vraie, celle dont on ne s’empare pas mais que l’on reçoit comme un don, est là, pour qui sait voir, comme pour les mages, à portée de main, mieux de cœur.
Chacun a sa place dans la caravane des chercheurs de vie, des chercheurs de Dieu. Sa rencontre est cadeau.
Aujourd’hui encore, comme les mages, rendons grâce à Dieu de la joie de sa rencontre.
Heureux sommes-nous d’être les invités au repas du Seigneur.
Bonne nouvelle année.
P. Edouard Bois
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