Soyez dans la joie… !
Le troisième dimanche de l’Avent est appelé aussi “Gaudete“ parce qu’il nous invite à la joie. Une invitation qui semblera peut-être déplacée pour ceux qui ne savent pas encore trop bien comment ils vont fêter Noël, comme pour tous ceux qui ont crié leur colère et désespoirs en revêtant un gilet jaune ces dernières semaines.
Pourtant, quand St Paul écrit “Soyez dans la joie“ à ses chers Philippiens (Ph 1,29), c’est à une jeune Eglise qui souffre pour le Christ qu’il s’adresse ; et lui-même, à ce moment-là, est « dans les chaînes » (Ph 1,7).
Quelle est donc cette joie mystérieuse dont il parle ?
Sans doute n’a-t-elle pas grand-chose à voir avec celle qui nous est promise par tous les marchands de bonheur qui s’affichent sur nos murs, les spots publicitaires à la télévision ou dans nos magazines. Nous savons par expérience qu’il y a des joies qui ne sont que le fruit de rêves ou des mirages, et que certains lendemains de réveillons sont parfois difficiles.
Elle ne s’apparente pas non plus à celle que l’on ressent après avoir reçu une prime financière ou gagné au jeu. On sait combien cette soif de gagner toujours plus peut nous habituer à désirer de nouveaux biens de consommation jusqu’au moment où la limite de l’appétit ou de l’argent va faire de nous des frustrés. On cherche à devenir des riches comblés et on se retrouve des pauvres déçus.
Non cette joie est plus intérieure, elle s’apparente à la sérénité dont parle St Paul, à une paix profonde qui nous permet de traverser les épreuves sans qu’elle ne soit entamée.
Cette joie, c’est celle de savoir que nous sommes aimés de Dieu, elle se fonde sur cette annonce dont nous parlent les textes d’aujourd’hui : « Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fête. » (1ère lecture).
C’est la joie de Jean Baptiste qui ne cherche pas son propre succès mais que la Parole de Jésus soit entendue, même si cela va à l’encontre de ses propres intérêts : « Il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales ».
C’est cette joie qui envahira Marie quand l’Ange lui annoncera « Réjouis-toi Marie…le Seigneur est avec toi ».
Alors, même si le traineau du père Noël risque d’être bloqué sur les ronds-points cette année, que ce dimanche soit un moment de joie sereine et profonde en ce temps de préparation à Noël, « et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer, gardera votre cœur et votre intelligence dans le Christ Jésus. »
P. Luc de Saint Basile
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