C’est l’Avent…et après ?
Noël, c’est dans trois semaines. Ce dimanche est le premier dimanche de l’Avent.
L’atmosphère de la ville a déjà un avant-goût de fête malgré la multiplicité des mouvements sociaux et les récriminations commerciales qu’ils engendrent.
Mais curieusement l’évangile de Saint Luc évoque la fin des temps et semble peu en harmonie avec la préparation de l’anniversaire d’une naissance, fut-elle celle du petit Jésus.
C’est violent et surréaliste. « Il y aura des signes dans le ciel. Les nations seront désemparées… »
Heureusement la 1ère lecture du livre de Jérémie semble plus dans l’ambiance du jour. « En ces jours-là Juda sera sauvé… »
Mais peut-être après tout, les conseils que Jésus donne pour attendre son retour final valent-ils aussi pour se préparer à commémorer sa naissance en notre terre il y a plus de 2000 ans.
Il faut ne pas oublier en effet, lorsque nous fêtons la naissance de Jésus, que nous connaissons la fin de l’histoire et le salut qu’il apporte à l’humanité.
L’anniversaire d’une naissance au fil des ans, c’est différent du premier où chacun s’interroge sur ce que sera l’avenir de cet enfant. Ne faisons donc pas semblant à Noël de ne pas connaitre l’histoire.
L’avertissement de Jésus ne vaut pas seulement pour la fin des temps mais pour l’aujourd’hui de nos vies quand nous fêtons sa naissance : « Tenez-vous sur vos gardes de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie… Restez éveillés et priez en tout temps. »
En effet en notre temps les risques sont grands de la superficialité. « Nous sommes, dit un auteur spirituel, à une époque où vitesse et immédiateté priment, où la vie de beaucoup, y compris des enfants, est saturée d’activités multiples et alléchantes. Incessante surstimulation. Survoltage permanent. Eparpillement de nos êtres. Malheureusement ce que nous gagnons en étendue, nous le perdons souvent en profondeur. Nous ne prenons pas suffisamment le temps de nous asseoir avec nous-mêmes, de recueillir et méditer l’événement…nous arrêter pour enfin écouter. Laisser la musique du plus fin désir remonter à la surface de notre être. Accorder notre instrument avant de jouer… Nous taire une minute avant de parler, de répondre, d’entrer quelque part… »
Que les paroles de Paul aux chrétiens de Thessalonique résonnent aussi comme un appel qui nous est adressé à vivre ce Noël en profondeur en sachant trouver les moments du silence et de la prière : « Frères que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes un amour de plus en plus intense et débordant… »
Leave a Comment