Il est le Roi, le serviteur
» Ma royauté ne vient pas de ce monde » dit Jésus.
Jésus n’est pas roi à la manière du monde. Tout l’évangile nous montre des attitudes du Christ diamétralement opposées à la façon de se comporter des rois.
D’ailleurs, Jésus avait refusé ce titre lorsque les gens subjugués par ses paroles et ses actes voulaient le faire roi. Nous sommes une fois de plus devant l’ambiguïté des mots. La notion de roi n’est pas la même dans la bouche de Pilate et dans celle de Jésus.
Pour Pilate, demander si Jésus est bien roi, c’est lui demander s’il va prendre la tête d’un pays avec son organisation et son armée. Jésus répond que s’il était roi de cette manière, des gardes armés l’auraient défendu.
Après avoir dit que sa royauté n’était pas à la manière de ce monde, Jésus fait un lien entre sa royauté et le témoignage rendu à la vérité. Et il conclut : c’est ainsi que vous reconnaîtrez ma royauté, en écoutant ma voix qui vous révèle la vérité de Dieu et la vôtre.
Ainsi, nous ne sommes plus dans le registre de la gloire, des honneurs, de la première place qui nous travaille si souvent, et même hélas, dans notre Église, mais dans le registre de cette recherche permanente de la vérité et de son accueil par notre relation avec le Christ Jésus.
Sur la croix, Jésus est bien loin d’être reconnu comme roi. Notre Sauveur Jésus est un roi humilié et couronné d’épines, et le panneau placé au-dessus de sa tête, “Jésus de Nazareth Roi des juifs“ est d’abord là pour le tourner en dérision. C’est ainsi que Jésus n’attend pas qu’on se prosterne devant lui comme devant les grands de la terre, mais que nous nous tournions vers lui comme le malfaiteur de l’évangile, reconnaissant nos faiblesses, notre péché, mais en ayant une immense confiance en la puissance de sa miséricorde.
Jésus exerce sa royauté en accueillant la petite parcelle d’amour et de vérité qui sortait de la bouche de ce brigand attaché à la croix à côté de lui. Et sa puissance de » roi » lui permet de dire au malfaiteur qu’il sera le jour même avec lui, Jésus, dans le Paradis. Il accueille aussi de la même manière la petite parcelle d’amour et de vérité qui habite notre propre cœur.
Nous célébrons ce dimanche plusieurs étapes en vue du baptême. Au moment du baptême, aussitôt après l’immersion dans l’eau, il y a le beau rite de l’onction d’huile ou saint-chrême. L’onction est accompagnée d’une parole où il est dit au nouveau baptisé qu’il est associé au Christ dans sa triple fonction, sa triple responsabilité de roi, de prophète et de prêtre : roi, c’est-à-dire au service des hommes, prophète, c’est-à-dire au service de la vérité, et prêtre, c’est-à-dire au service de la prière, de l’action de grâce.
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