“Ils discutaient entre eux
pour savoir qui était le plus grand « .
Toute personne a besoin d’être reconnue ; c’est cette reconnaissance par les autres qui nous permet tout simplement d’exister.
Mais autant ce désir est légitime, autant vouloir être au-dessus des autres est anti évangélique. Or la soif du pouvoir est un instinct bien ancré au cœur de l’homme.
Et cela ne concerne pas seulement les grands responsables. Malheureusement, chacun à sa place, si petite soit-elle, entend souvent exprimer son pouvoir, que ce soit le modeste employé qui manifeste qu’il possède le pouvoir d’accéder ou non à une demande, que ce soit celui qui a la chance d’avoir quelques connaissances et qui écrase les autres de sa science ou monopolise la parole dans une réunion, et même au sein d’une famille, entre conjoints ou vis-à-vis des enfants. Vouloir dominer est, hélas, un instinct naturel qu’il nous faut combattre pour suivre le Christ et devenir plus humains.
L’évangile de ce dimanche commence par une nouvelle annonce de la passion et de la mort de Jésus et Marc souligne que les disciples ne comprenaient pas ces paroles.
Bien plus il nous avoue qu’ils ont discuté sur la route pour savoir qui était le plus grand.
Jésus va remettre les choses à leur place : » Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. « Par cette parole, Jésus ne dénie pas la nécessité d’une autorité ni la nécessité de prendre des responsabilités avec le pouvoir qu’exige l’exercice d’une responsabilité. Ce qu’il demande, c’est d’exercer une autorité, une responsabilité dans un certain esprit. Celui-ci se définit par deux mots : l’humilité et le service. Et pour illustrer cela, il prend un enfant comme exemple. Qu’est ce que cette comparaison évoque pour nous ?
La première raison, et peut-être la plus importante, c’est que l’enfant est appelé à grandir : on ne nait pas grand, on devient grand, mais pour cela il nous faut accepter de recevoir. Celui qui se croit le plus grand, celui qui croit tout savoir, s’enferme et ne grandira jamais. Par contre, celui dont le cœur et l’esprit sont ouverts, celui qui sait qu’il ne sait rien ou pas grand-chose, celui qui accepte de recevoir des autres, alors celui-là pourra grandir comme l’enfant.
Mais recevoir suppose la confiance. Si l’enfant reçoit de ses parents, c’est aussi parce qu’il a une totale confiance en eux. De même, nous grandirons dans l’intériorité, nous grandirons dans notre foi dans la mesure où, avec une totale confiance comme l’enfant, nous accepterons de recevoir des autres et particulièrement du Christ et de son évangile.
» Le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir » (Mt 20, 28). Laissons-nous entrainer sur le chemin de Celui qui s’est agenouillé aux pieds de ses apôtres au cours de la dernière Cène pour leur laver les pieds.
P. Luc de Saint Basile
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