“ Effata “
Même si un certain nombre d’entre nous reviennent de vacances reposés, pleins d’énergie pour recommencer l’année, nous portons tous au cœur des soucis de santé, de travail, de relations, pour nous-mêmes, dans nos familles, nos proches, sans parler des graves épreuves de tant d’hommes et de femmes dans le monde. Et la Parole de Dieu continue à agir aujourd’hui pour nous redonner espérance.
Par l’intermédiaire du prophète Isaïe, Dieu nous dit : “ Dites aux gens qui s’affolent : prenez courage, ne craignez pas, voici votre Dieu ” (Is 35, 4).
Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’est-ce que fait ce Dieu pour nous ? En quoi va-t-il nous soutenir ? Est-ce que, miraculeusement, il va aplanir nos difficultés, supprimer nos épreuves ? Non, ce n’est pas son rôle. Alors, quels sont les signes de sa présence aimante, partageante, réconfortante ?
L’Évangile nous le dit à travers la guérison par Jésus de ce sourd-muet. Ne pas entendre, ne pas parler, c’est être enfermé en soi-même. Pour certains, cet enfermement est une terrible maladie qu’on appelle l’autisme. Mais il y a bien des manières d’être enfermé en soi-même : ne sommes-nous pas souvent ces sourds et muets qui tournons nos problèmes en nous-mêmes sans oser sortir par peur, par manque de confiance, par manque d’espérance ?
Et voilà que Jésus s’approche de nous, mieux, il est au cœur de chacun de nous. Et si nous acceptons, dans la foi, de nous mettre en sa présence, alors nous entendons cette parole qui libère : Ephata, ouvre-toi. Ouvre-toi, ouvre tes mains et ton cœur vers la peine et la joie des autres et tu verras que ta propre peine s’adoucit.
Ouvre tes mains et ton cœur, c’est-à-dire lâche prise. Lâcher prise, c’est abandonner ses idées toutes faites, renoncer à ses idéologies qu’elles soient de type politique, économique ou religieux. Lâche prise dans tes prétentions à tout maîtriser, lâche prise de tes rêves qui t’empêchent de t’investir dans le réel de ta vie.
Ouvre tes mains et ton cœur, c’est-à-dire accueille l’autre différent dans ses manières de penser et de vivre. Ne t’enferme pas dans ta vision de l’homme, du religieux, de la société, mais accepte le dialogue qui éclaire, nuance, rectifie, conforte aussi.
Redécouvrons la pauvreté spirituelle qui accepte de ne pas savoir, de ne pas entendre, de ne pas parler afin que Jésus nous touche comme il a touché le sourd-muet de l’Évangile et nous donne ses paroles de vie. Nous aurons alors l’audace et la joie de communiquer cet amour qu’il a semé en nous et qui ne demande qu’à guérir ceux qui nous entourent.
P. Luc de Saint Basile
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