Une affaire de confiance
Curieuse dissension dans la page d’Evangile de ce jour, entre Jésus et ceux qui sont présentés comme « des gens de chez lui » ! Certains de ceux-ci vont jusqu’à affirmer : « Il a perdu la tête ! » Cette scène se situe au chapitre 3 de l’Evangile de Marc. Déjà le Christ a choisi ses apôtres et déjà il a acquis de la notoriété. Une foule nombreuse se presse autour de lui. Il a montré des signes éclatants et provocants : guérison un jour de sabbat, purification d’un lépreux qu’il est allé jusqu’à toucher, pardon des pêchés d’un paralytique, ce qui a été considéré comme un blasphème par ses ennemis qui ont alors protesté : « Dieu seul peut pardonner les pêchés ! » Bref, il a provoqué de nombreuses remises en cause des observances de la loi juive et certains pensent qu’il s’égare…
Mais voici que l’affaire se complique ; ce ne sont pas seulement ces « gens de chez lui » qui montrent leur opposition à Jésus. Des scribes, grands connaisseurs de la loi, passent aussi à l’attaque et affirment : « C’est par le chef des démons qu’il expulse les démons ! » Le Christ réagit en deux temps. Premièrement l’ironie : « Si c’est par le chef des démons que j’expulse les démons, alors Satan est divisé contre lui-même et ne peut tenir ! » Deuxième temps, une condamnation très rude : « Si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon » Que signifie cette phrase radicale ? Elle souligne que si l’on refuse de reconnaître que c’est bien la puissance de Dieu qui agit par le Christ, en attribuant au démon les œuvres qu’il accomplit, alors il n’y a plus de place pour recevoir le don de Dieu. Le salut passe par Jésus et uniquement par lui ; prétendre que Jésus est une puissance de mal, c’est se boucher toute issue pour trouver le salut !
Les scribes refusent de reconnaître la grandeur du Christ, alors que d’autres personnes moins compétentes en matière de loi le font. Et cela s’éclaire dans une deuxième partie de l’Evangile de ce jour. Toujours une foule nombreuse se presse autour de Jésus. On le fait appeler de l’extérieur de la maison où il se trouve : « Ta mère et tes frères te cherchent ! » Autrement dit tu ferais bien de leur prêter un peu attention…Jésus, regardant ceux qui sont en cercle autour de lui et qui ne sont pas de sa famille, affirme : « celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère »
Quels sont ceux qui sont sur le chemin du salut ? Non pas ceux qui doutent de Jésus ou pire qui le suspectent d’agir pour une puissance de mal…Mais bien plutôt ceux qui sont au plus proche du Christ Sauveur, par le cœur, par l’adhésion, par le désir de le suivre, quels qu’ils soient.
Chacun de nous, nous sommes frères, sœurs, parents du Christ. Voici la confiance inouïe que le Christ met en chacun de nous ! Et nous, quelle confiance mettons-nous en lui ?
Père Alexis Bacquet
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