C’est la Sainte Trinité, faisons la fête ?
Ce dimanche est pour les chrétiens la fête de la Sainte Trinité et en même temps pour tout le monde, la fête des mères. Il y a gros à parier que la seconde mobilisera plus que la première. Même chez les chrétiens !
Car la Trinité, c’est bien mystérieux. Il n’y a pas de quoi à première vue faire la fête.
Mais la Sainte Trinité n’est pas là pour le plaisir de compliquer les choses de la foi.
Parler de Dieu comme de la Sainte Trinité c’est pour les chrétiens dire quelque chose d’essentiel de la vie, de notre vie et de la vie de Dieu.
Ce mystère de Dieu, une seule nature trois personnes, a été formulé par les premiers conciles parce que dans les premiers siècles après JC les débats sur Dieu étaient dans l’air du temps et menaçaient l’unité des communautés. Il fallait préciser en quel Dieu croire pour être fidèle à celui à qui Jésus s’adressait.
Ne l’oublions donc pas, c’est Jésus qui nous a mis la puce à l’oreille au sujet de la Trinité.
Jésus parle sans cesse, et notamment dans le discours après la Cène dont nous avons achevé la lecture il y a peu, du Père, du Fils, de l’Esprit et de leurs relations.
Saint Thomas d’Aquin intitulera plus tard l’un des chapitres de la Somme Théologique : Dieu est relation.
Tout est dit. Tel est le fondement de l’être, de toute réalité. Dieu est relation d’amour.
Eloi Leclerc, un franciscain, le dit aussi : « L’amour ne se possède pas, il ne se garde pas pour lui-même. Il se donne, il se répand. Sans mesure. Il s’épanouit dans le don.
Aussi est-il toujours tourné vers l’autre, en mouvement vers lui, voulant son bien.
Il y a en Dieu une communication essentielle, éternelle, d’où jaillit la Trinité des personnes.
Le Père ne cesse de communiquer à son Fils unique la plénitude de sa divinité. Et de leur amour mutuel jaillit l’Esprit. Aucune des trois personnes divines ne se garde pour elle-même. Aucune ne retient pour soi la divinité. Chacune n’existe que dans sa relation à l’autre : dans son don à l’autre.
Et toutes les trois ne font qu’un seul Dieu, en une seule communion. Ainsi la joie du Père est d’engendrer son Fils éternellement dans l’Esprit. »
Et Eloi Leclerc d’ajouter : « Dans un excès d’amour, Dieu Trinité a voulu communiquer sa joie divine, hors de lui, librement et gratuitement, en appelant des créatures à partager sa propre vie dans l’amour. Et ce dessein, il a projeté de le réaliser en s’unissant lui-même à notre humanité en la personne de son Fils éternel. »
Si Dieu Trinité est relation d’amour, foyer d’amour, nous pouvons le fêter.
Sans arrières pensées et sans oublier la fête des mères !
Entre l’amour que déploient les mamans que nous fêtons aujourd’hui et l’amour qui se déploie dans les relations de la Sainte Trinité, qui ne voit le rapport profond ?
Aujourd’hui, ensemble, rendons grâce pour tant d’amour.
P. Edouard Bois
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