Entre Ascension et Pentecôte,
un temps pour prier !
Après le départ de Jésus en cette fête de l’Ascension, le livre des Actes des Apôtres décrit ce qui reste du groupe des disciples réunis dans ce qu’on appelle “le Cénacle“ : en plus des onze apôtres, environ cent vingt personnes. Apparemment un bien pauvre groupe !
C’est pourtant ce petit noyau d’Eglise naissante à qui Jésus a demandé d’annoncer la Bonne Nouvelle jusqu‘aux extrémités du monde, un envoi qui sera effectif le jour de la Pentecôte ; mais ils commencent d’abord par ce temps de prière commune. Et il en sera ainsi à chaque étape importante qui marquera la petite communauté primitive : avant le choix de Matthias qui devra remplacer Judas (1ère lecture), avant l’institution des diacres (Act. 6,6), avant la conversion des Samaritains (Act. 8,15)…
Prier, on le croit trop souvent, c’est demander à Dieu de nous sortir d’une situation désespérée : c’est en quelque sorte notre dernière planche de salut ! On prie après que tout le reste ait échoué ! La vraie prière chrétienne, elle, vient avant. Avant la parole et avant l’action, comme on respire avant de chanter ou de faire un effort. La vraie prière chrétienne est tournée vers l’avenir : « Que ton règne vienne. » (Mt 6,10)
Ainsi le discours d’adieu de Jésus, que nous lisons dans l’évangile de St Jean aujourd’hui, se termine aussi par une prière : prière non pas centrée sur l’événement tragique qui se profile, mais tournée vers les disciples qui auront à poursuivre la mission de leur Seigneur, une prière qui manifeste déjà dans quel esprit Jésus aborde sa passion.
Une communauté chrétienne ne vit que si elle respire. Et sa respiration, c’est la prière. Elle ne peut annoncer Dieu et agir au nom de Dieu que si elle respire Dieu.
Laissons-nous porter par la prière du Christ, en ce dimanche de respiration, avant le grand souffle de Pentecôte qui nous fera nous tourner, nous aussi, vers les quatre coins de l’univers. Tourné vers l’avenir, Jésus confie cette petite communauté naissante, et notre Église d’aujourd’hui qui en est l’émanation, à l’amour fidèle et prévenant du Père.
P. Luc de Saint Basile
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