« De même que le serpent de bronze
fut élevé par Moïse dans le désert… »
Voici une bien curieuse histoire rappelée aujourd’hui dans l’évangile de St. Jean pour faire comprendre le salut manifesté dans le Christ crucifié.
A la base, sans doute, des croyances ancestrales qui ressemblent plus à de la superstition et dont nous trouvons encore des traces dans les caducées arborés dans nos pharmacies. Le serpent n’est-il pas, avec son venin, celui qui peut donner la mort mais aussi servir à confectionner des vaccins ? Animal ambigu par excellence !
L’histoire, en fait, remonte à la traversée du désert, alors que le peuple hébreux tenté par le désespoir se rebelle contre Moïse et contre Dieu. Des serpents particulièrement « brûlants » (vénéneux) viennent alors leur rappeler que Dieu reste seul maître de la vie et de la mort.
Et quand le peuple se repent d’avoir « péché contre Yahvé », le Seigneur demande à Moïse de « façonner un serpent que tu placeras sur une hampe. Quiconque aura été mordu et le regardera restera en vie. » (Nbr 21,8).
Certaines de nos croix portent toujours ce serpent entrelacé. L’image est belle : elle nous rappelle que toute chose en ce monde porte en elle une part d’ambiguïté et peut être utilisée par l’homme pour le bien ou pour le mal, pour la vie ou la mort.
Un signe d’espérance nous est donné dès à présent : ce poteau de mort où le Christ a été élevé et dont Dieu a voulu faire le signe de son amour sans limite.
Ainsi tout homme qui accepte de lever les yeux vers cette croix glorieuse en se laissant guider par la lumière de l’évangile « ne périra pas, mais obtiendra la vie éternelle ».
Discerner la lumière des ténèbres (en latin « scrutare »), c’est le sens de cette dernière étape qui va conduire ce dimanche Elie, Anaïs, Axel, Clémence, Joakim, Héloïse et Thomas à être baptisés prochainement le jour de Pâques.
P. Luc de Saint Basile
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