Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ?
Cette scène de la Transfiguration proposée à notre méditation en ce deuxième dimanche du carême 2018 a de quoi nous surprendre.
La scène se passe sur une montagne. Le Thabor très probablement pensent les spécialistes. En tout cas pour ceux qui ont fait un pèlerinage en Palestine, ce lieu évoque immédiatement beaucoup de souvenirs, et d’émotion.
Le Thabor. Une montagne c’est beaucoup dire. Ce n’est pas la cordillère des Andes ou l’Himalaya. Un peu plus qu’une colline quand même. Un vrai mont qui domine de ses 588m la Galilée environnante.
Mais l’important ici ce n’est pas la géomorphologie du site mais le sens symbolique de la montagne.
Dans la Bible la montagne est le lieu où Dieu réside, le lieu de sa rencontre, le lieu des apparitions.
Dans la Bible, tous les grands personnages ont leur montagne : là où pour eux il s’est passé quelque chose d’important avec Dieu : Abraham a la montagne que Dieu lui désigne, Moise au Sinaï, Elie à l’Horeb, Jésus au Thabor. La montagne, c’est le lieu traditionnel des manifestations divines et des envois en mission.
La Transfiguration de Jésus a lieu pendant qu’il priait, précise Saint Luc.
Ainsi la scène de la Transfiguration nous dit-elle la relation privilégiée de Dieu le Père et de son Fils et le confirme dans sa mission.
La présence énigmatique d’Elie et de Moise souligne, de son côté, la continuité de l’histoire de l’Alliance à travers les siècles.
Les apôtres, quant à eux, sont fascinés par ce qui arrive et voudraient bien rester là.
C’est trop beau ! Mais Jésus invite ses compagnons à redescendre de la montagne.
Après avoir été transfiguré il sera dans quelques jours défiguré, défiguré pour que l’humanité soit, elle, transfigurée. Jésus ne veut pas se sauver seul. Jésus refuse la tentation de se désolidariser de l’humanité et de son Père.
«Celui-ci est mon Fils bien aimé. Ecoutez-le ». Ces paroles divines s’adressent aussi à chacun de nous, à chaque humain : tu es mon fils, ma fille, mon enfant bien aimé. Qu’est-ce que cela change pour moi d’entendre ces paroles sur ma vie ?
Ai-je moi aussi un lieu favori, mémoire de ma rencontre du Seigneur ?
Jésus transfiguré, Jésus plus tard défiguré. Le chemin n’est pas fini. Mais déjà se dévoile la profondeur et le sens de notre baptême et de celui de ceux et celles qui le seront à Pâques.
Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?
Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ?
P. Edouard Bois
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