Les temps sont accomplis
Le temps du carême est commencé. Mercredi dernier, chacun a pu recevoir le signe des cendres et en ce premier dimanche de Carême traditionnellement la lecture du récit des tentations de Jésus au désert est celle qui nous est proposée.
Cette année dans la version de l’évangéliste Marc. C’est un excellent conteur mais ici il fait preuve de plus de sobriété que Luc ou Matthieu. Rien sur les trois fameuses tentations que tout le monde a en mémoire et dont l’invitation à sauter du haut du Temple pour épater les foules n’est pas la moindre. Mais Jésus renoncera à cet atout commercial !
Quoi qu’il en soit du détail, le fait est là. Jésus, après avoir été baptisé par Jean-Baptiste dans le Jourdain, commence sa mission par une retraite de 40 jours au désert où il est tenté.
Mais puisqu’il est le Fils de Dieu, Jésus a-t-il pu vraiment être tenté ?
Son Père l’aurait-il laissé entrer en tentation ?
Nous pouvons nous poser la question.
Mais autre chose que Jésus soit entré en tentation, autre chose qu’il y ait succombé.
Oui Jésus a vraiment été tenté au désert. Il n’a pas fait semblant. Il a été tenté pour de vrai car il est le nouvel Adam et Adam a été tenté. II a été tenté car il est le nouveau Moïse et Moïse a été tenté.
Et surtout Jésus a été tenté comme Fils de Dieu sur la terre. « Si tu es le Fils de Dieu… » tu peux faire ce que bon te semble. Profites-en ! Mets-toi à ton compte !
Satan est habile !
L’enjeu de la réponse de Jésus face aux tentations qui l’assaillent ici et plus tard est considérable. C’est la réussite ou non de sa mission. C’est l’avenir de l’humanité qui se joue là : oui ou non Jésus va-t-il accomplir la mission qui lui est confiée par son Père pour sauver l’humanité ou bien va-t-il s’en écarter, se mettre à son compte, faire un coup d’état ou un coup d’éclat au lieu de restaurer le lien divin originel avec la création ?
Y aura-t-il un jour un humain capable de vaincre le mal ? De nous relier vraiment à Dieu ?
Avec ce récit des tentations, c’est de notre vie et de notre mort qu’il s’agit, de notre libération ou de notre enfermement faisant de la terre notre prison.
Avec Jésus, l’un des nôtres a été vraiment fidèle.
« Du fait qu’il a enduré lui-même l’épreuve, il est en mesure de secourir ceux qui sont éprouvés. » (Hébreux 2/18).
L’Envoyé nous ouvre le chemin de la réconciliation, de la recréation, de l’avenir.
La retraite de carême et les groupes de partage qui se sont constitués nous permettront d’approfondir ce grand mystère : celui du Christ, celui de l’humanité, en nous aidant mutuellement, au fil du carême, à repérer les tentations propres à notre temps.
C’est beau un arc en ciel (cf.1ère lecture). Dans la Bible c’est le signe de l’alliance retrouvée entre l’humanité et Dieu.
Puisse la fête de Pâques être, après ce chemin du carême, un bel arc en ciel sur chacune de nos vies.
P. Edouard Bois
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