Tu aimeras…
L’amour serait-il de l’ordre des choses qui puissent se commander ?
N’est-il pas un mouvement naturel, un sentiment spontané ?
Et pourtant, quand un docteur de la Loi pose la question à Jésus “ dans la Loi quel est le grand commandement “, celui-ci répond : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… Tu aimeras ton prochain ».
En français, le mot “aimer“ recouvre une grande diversité de sens, ce qui donne lieu, souvent, à des confusions et malentendus.
Ainsi je peux dire avec le même mot “ j’aime le chocolat “, “j’aime le tennis “, “ j’aime la peinture de Rembrandt “, “ j’aime ma femme “, ou “ j’aime Dieu “. Mais bien sûr je n’y mets pas le même sens !
Quel est le sens qui serait alors compatible avec l’idée d’un commandement ?
C’est certainement un amour qui est au-delà du plaisir ou de la jouissance, au-delà même de l’émotion et du sentiment, car ces amours là ne nécessitent pas un commandement.
C’est un amour qui se rapproche plus de celui du Bon Samaritain, celui qui sait poser les mêmes actes envers l’inconnu blessé qu’il croise sur le chemin que ceux qu’il aurait avec quelqu’un envers qui il éprouve des sentiments d’affection. Les sentiments ne se commandent pas, mais les actes, eux peuvent être commandés.
Cet amour que commande la Bible est un amour actif, et pas seulement un amour passif, passion que l’on subit. Il a une dimension de liberté. Et la liberté, ici, ce sera la volonté. Il faut que la notion d’amour soit compatible avec celle de volonté. C’est ce qu’ont vécu et nous ont témoigné tous ces saints que nous fêtons cette semaine.
Le philosophe Alain, disait : « aimer, c’est vouloir aimer« .
« Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? » nous demande Jésus ? (Mat 5,46).
P. Luc de Saint Basile
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