« Bonnet blanc ou blanc bonnet !
A qui cela n’est-il jamais arrivé, enfant, de dire oui à ses parents et de n’en rien faire ?
Cette parabole des deux fils au comportement opposé peut réveiller bien des souvenirs en nous.
Elle est cependant plus qu’une gentille fable pour éveiller les enfants à la cohérence entre leurs paroles et leurs actes.
Ne nous y trompons pas, c’est de tout autre chose qu’il s’agit ici.
Pour le comprendre il faut resituer cette petite histoire dans son contexte au cœur de l’Evangile de Matthieu.
Nous sommes au chapitre 21. La mission de Jésus est bien avancée.
Jésus achève ici sa longue et dramatique marche vers Jérusalem, conscient de ce qui l’attend et que les apôtres ont bien du mal à admettre lorsqu’il le leur annonce et les met dans la confidence.
Pensez donc : suivre un condamné à mort. On les comprend.
Jésus est arrivé au bout de sa longue marche. Il se tient dans le Temple.
Les dignitaires religieux lui demandent de se justifier encore une fois : au nom de qui fais-tu tout cela, dis-tu tout cela…jusqu’à venir dans le Temple dont nous sommes responsables.
La question n’est pas illégitime mais Jésus y a déjà plusieurs fois répondu en particulier quand on l’accusait d’agir au nom de Belzébul et que sa famille inquiète voulait le ramener à la maison.
Ici Jésus répond par le silence, refuse de se justifier une fois de plus et par là montre qu’il ne tient pas son autorité des hommes.
Jésus sait qu’il met de l’huile sur le feu avec cette parabole et surtout avec la suivante, celle des vignerons homicides…que nous écouterons dimanche prochain.
Mais la vérité l’exige.
L’attitude de ces deux fils représente donc les deux attitudes que Jésus a rencontré tout au long de sa mission et de sa vie.
Mais devant l’annonce du Royaume prêché par Jean Baptiste et Jésus, ceux qui se prétendent dépositaires de la Loi ne suivent pas l’appel à la conversion mais ceux qui en sont loin et sont rejetés par tous s’ouvrent finalement à l’annonce du Royaume et changent leur manière de vivre. Le petit Zachée en est un bon exemple.
Alors pour nous quelles leçons tirer de cette parabole ?
D’abord le Royaume est pour tous…Rendons grâce à Dieu de cette Bonne Nouvelle. Cela interroge mon regard sur les autres quels qu’ils soient.
« Va travailler aujourd’hui à la vigne. »
Chacun a un travail à faire sur lui-même pour entendre cette invitation : au plan de sa vie personnelle, familiale, sociale, professionnelle.
Et puis, ce n’est pas négligeable, entendre aussi un appel à travailler à la vie de l’Eglise, la faire exister en prenant sa part de service plus ou moins important ou durable. Mais surtout bien sûr en suivant les conseils de Paul dans la manière d’être en lien les uns avec les autres. …. « Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même mais des autres. Ayez entre vous les dispositions que l’on doit avoir dans le Christ. »
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